Nucléaire : alors, on décide ?

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La CREG (Commission de régulation de l’électricité et du gaz) vient de sortir un rapport sur les capacités d’approvisionnement du pays en électricité. S’il pointe un risque de problèmes entre 2012 et 2015 en raison du manque d’investissements dans les unités de production, ce rapport réaffirme surtout la nécessité d’une décision ferme et définitive quant au respect de la loi de sortie du nucléaire votée en 2003.
Pour les associations environnementales (Fédération Inter-Environnement Wallonie, Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace, WWF), le régulateur s’inscrit de facto dans le sens de leurs revendications : la confirmation de la loi de 2003 constitue un impératif et un préalable à la mise en ½uvre d’une politique énergétique durable.

Sur base d’un scénario particulièrement pessimiste tablant notamment sur

 une croissance de la demande de 1,8% par an (alors que la moyenne annuelle d’augmentation entre 2000 et 2007 fut de 0,5%) ;

 un non-recours aux importations (alors que, même avec le nucléaire, nous y recourons aujourd’hui ponctuellement) ;

 des investissements limités dans les énergies alternatives ;

 une politique d’économie d’énergie et de gestion de la demande « inchangée » ;
la CREG considère que « la liste des investissements envisagés en nouvelles capacités de production thermique, combinée aux objectifs régionaux et fédéraux en matière de renouvelable et de cogénération, est suffisante pour couvrir les besoins en électricité de la Belgique en 2020 ». Par contre, le rapport identifie un déficit potentiel à court terme (2012-2015) en raison du retard pris dans les investissements, retard favorisé par l’incertitude qui entoure aujourd’hui encore la mise en ½uvre de la loi de sortie du nucléaire.

La conjonction de ces éléments démontre par l’absurde que la menace potentielle sur notre approvisionnement ne vient pas de la fermeture de trois réacteurs programmée pour 2015 mais… de l’incapacité politique à assumer et confirmer cette décision !

Pour les associations environnementales, le rapport de la CREG constitue une formidable démonstration du coût de l’inaction. Et les pistes pour inverser la tendance sont limpides : 1. envoyer aux investisseurs un signal sans ambigüité quant à la sortie du nucléaire ; 2. exploiter (enfin !) le formidable potentiel d’économies d’énergie dont dispose notre pays et réduire d’autant nos besoins de production.

En résumé, la preuve est faite que le respect de la loi de sortie programmé du nucléaire est non seulement possible mais surtout indispensable pour garantir au pays un avenir énergétique autonome et durable. La CREG appelle à « prendre une décision définitive en la matière pour ôter cette incertitude de l’horizon des investisseurs qui doivent encore prendre une décision ferme concernant des investissements dans des unités à mettre en service durant la période 2016-2020 ». On ne saurait mieux dire…

Alors, Messieurs les ministres, c’est quand qu’on décide ?