2009 : une mobilisation citoyenne encore plus efficace

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Du 02 juin au 28 juillet de cette année, la Commission européenne mettait en ligne une consultation publique sur la « labelling directive » 1999/94/CE, dans l’optique de la révision de ce texte qui « établit les règles relatives à la disponibilité d’informations sur la consommation de carburant et les émissions de CO2 a` l’intention des consommateurs lors de la commercialisation des voitures particulières neuves ». Invités à participer à cette consultation, les lecteurs de nIEWs ont fait fort : la Belgique est le premier Etat européen en termes de nombre de réponses.

Les consultations de la Commission européenne sont, en règle générale, peu suivies. Ne faisant l’objet d’aucune publicité, elles ne sont « repérées » que par les personnes et organismes qui suivent la politique européenne « au jour le jour ». Il faut donc avoir le triomphe modeste : seuls 130 Belges ont répondu à la consultation. Sur une population de 10 millions d’habitants, c’est peu… mais sur 445 personnes physiques ayant répondu à l’enquête, c’est énorme ! La Belgique, avec 29% des répondants, frappe donc un grand coup, devançant largement le second pays (Allemagne, 82 réponses), le troisième (Royaume-Uni, 72 réponses) – et le reste du peloton : France (42), Autriche (36), Hollande (12), …

Cette participation massive des lecteurs de nIEWs a sans conteste influencé les résultats de l’enquête (voir fichier consultation_results en pièce jointe), en faisant pencher la balance du côté environnemental. Ainsi, 56% des répondants estiment que, dans les showrooms, l’information relative à la consommation et aux émissions de CO2 des véhicules neufs est insuffisante. 64% rejettent l’idée d’une auto-régulation volontaire pour les publicités. 54% prônent l’intégration, sur les publicités, d’un système de codes-couleurs comme pour les frigos et machines à laver…

Certes, les résultats de cette consultation n’ont valeur, par définition, que… consultative. Il n’empêche : les citoyens qui ont répondu à l’enquête ont fait leur part du boulot… en attendant les autres occasions. Et celles-ci ne manqueront pas. Pour ce dossier, par exemple, avec les étapes ultérieures du processus de révision de la Directive, à l’occasion desquelles il faudra informer les décideurs (parlementaires européens et ministres des Etats membres) des desiderata des citoyens. Mais pour nombre d’autres dossiers, également. Les citoyens peuvent, entre autres, demander qu’un terme soit mis aux investissements dans les infrastructures routières et aériennes, que la fiscalité automobile soit révisée et mise au service de l’environnement, que le plan Véloplus visant à réaliser 10% des déplacement à vélo soit appliqué, que des petites lignes ferroviaires, des petites gares, des points d’arrêt soient réouverts, … Car il ne faut pas sous-estimer l’importance des dossiers « locaux », d’une part parce que « les petits ruisseaux forment les grandes rivières » et d’autre part en raison de leur force d’exemple.

Ainsi, la remarquable mobilisation citoyenne s’opposant au projet de liaison autoroutière dite « CHB » à l’est de Liège, qui ne faiblit pas depuis 25 ans et a même trouvé un nouvel élan avec la mise sur pied de la pétition « oui au tram, non à l’autoroute » commence, semble-t-il, à remuer quelque peu les consciences dans les cénacles politiques. Ce qui relevait de l’inaccessible rêve il y a quelques années encore paraît maintenant à portée de main : l’abandon du projet d’autoroute et la mise en place d’un système de transport en commun structurant dans la Cité ardente – le symbole d’une politique de mobilité s’engageant enfin sur la voie de la durabilité.

Ainsi, mon v½u en matière de mobilité pour l’année 2009 pourrait s’exprimer comme suit : des citoyens qui s’expriment en faveur de l’environnement, des politiques qui entendent, écoutent avec attention et intègrent ces préoccupations citoyennes dans les processus décisionnels. Nos sociétés occidentales, en effet, ont tant survalorisé la mobilité qu’une « révolution culturelle » est nécessaire pour sortir du « tout à la route – tout à l’aérien ». Et cette révolution douce ne pourra se mettre en place que sous l’impulsion d’une volonté citoyenne.