Energie : quand le joker nucléaire fausse la partie

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A l’occasion de la seconde session des Etats généraux de l’énergie qui s’est tenue aujourd’hui à Bruxelles, les quatre ministres concernés ont acté l’urgence d’instaurer un climat favorable aux investissements dans de nouvelles sources d’énergie.
Si elles partagent le diagnostic, les associations environnementales (Fédération Inter-Environnement Wallonie, Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace, WWF) se demandent comment les ministres pensent pouvoir atteindre cet objectif sans dissiper le flou persistant qui entoure le respect de la loi de sortie progressive du nucléaire.

Le principal message issu de ces Etats généraux de l’énergie initiés par les ministres fédéral et régionaux compétents rencontre donc une demande formulée et répétée de longue date par le mouvement environnemental : il faut définir une ligne politique sans ambiguïté et à long terme afin de créer le climat de confiance indispensable aux investissements dans de nouvelles formes d’énergie.

Cette exigence apparaît toutefois en totale incompatibilité avec les messages contradictoires et le flou persisant qui entourent le devenir de la loi de sortie progressive du nucléaire votée en 2003… et dont nul ne sait aujourd’hui si elle sera respectée, abrogée ou modifiée.

Pour les associations environnementales, il importe que le gouvernement confirme sans délai l’application et le calendrier de cette loi. C’est un préalable incontournable pour créer ce climat propice aux investissements dont tout le monde reconnaît aujourd’hui la nécessité et l’urgence. L’avenir du nucléaire constitue en effet un joker qui brouille les cartes de l’avenir énergétique du pays et risque de nous faire perdre la partie engagée pour la sécurité et l’indépendance de notre approvisionnement.

Les associations environnementales regrettent par ailleurs que le formidable potentiel d’économies d’énergie dont dispose notre pays tarde toujours à être exploité. Il contribuerait pourtant à une réduction de la demande d’électricité rendant plus aisé encore l’abandon du nucléaire.

Enfin, les associations rappellent que si, en dépit des nombreux projets déjà réalisés ou programmés en vue de se substituer au nucléaire, les capacités de production s’avéraient insuffisantes pour faire face aux pics de consommation les plus élevés, la loi permet au gouvernement de lancer un appel d’offres en vue de la construction de nouvelles centrales (des unités au gaz, particulièrement flexibles, constituant l’idéal). De même, le gouvernement peut autoriser Elia, le gestionnaire du réseau électrique, à se lancer dans la production.

L’heure est donc venue pour nos dirigeants d’abattre leurs cartes sans plus se réfugier derrière le joker nucléaire…

Canopea