Infrastructures routières : à la rencontre de l’anachronisme

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En marge de la « Semaine de la Mobilité », la fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW) mènera une action visant à dénoncer l’absurdité, au regard de l’urgence écologique, des nouvelles infrastructures routières prévues ici et là. Du 17 au 20 septembre, un Tour de Wallonie réalisé via transports en commun et modes de déplacement « doux » visitera divers lieux appelés à accueillir une de ces nouvelles infrastructures. Une conférence-débat y sensibilisera le public aux enjeux locaux et globaux de projets anachroniques et, pour certains, pharaoniques.
A l’issue du périple, un « Appel à moratoire sur toute nouvelle infrastructure routière »
signé par une soixantaine d’associations et soutenu par Jean-Pascal van Ypersele,
professeur de climatologie et de sciences de l’environnement à l’UCL, sera remis au
Ministre wallon en charge de l’Equipement, Michel Daerden.

La Belgique possède d’ores et déjà le réseau routier le plus dense d’Europe … après Malte.
Pourtant, plusieurs dizaines de projets de nouvelles infrastructures sont en cours d’examen ou de réalisation. Au nom du « chaînon manquant » et du « désenclavement », on perpétue ainsi des choix de mobilité qui ont montré leurs limites et leurs nuisances.

Plus une journée ne passe en effet sans qu’une étude, un rapport d’experts ou la simple
observation des faits ne vienne confirmer la réalité des changements climatiques en cours. On sait aujourd’hui que si l’on veut éviter à la Planète – et à ses habitants – des catastrophes écologiques, économiques et humanitaires, il convient de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, une modification radicale de nos manières de produire, de consommer, de nous loger et de nous déplacer s’impose. Le redéploiement de notre politique de mobilité pour sortir du « tout à la voiture » apparaît dès lors comme une nécessité d’autant plus impérieuse que le secteur des transports affiche, chez nous, des émissions en croissance constante (+ 40 % entre 1990 et 2004 !).
Ces éléments, personne ne les conteste. S’obstiner à financer de nouvelles infrastructures
routières apparaît dès lors comme un choix totalement anachronique pour ne pas dire une hérésie.

Car ce faisant, on envoie aux usagers un signal négatif, on crée un appel d’air attisant des
habitudes qu’il conviendrait au contraire de changer. On dilapide en outre des fonds considérables qui pourraient être investis dans le développement d’alternatives de qualité.

A l’occasion de la Semaine de la Mobilité, la fédération Inter-Environnement Wallonie a entrepris de dénoncer l’absurdité de cette situation. Du lundi 17 au jeudi 20 septembre, Pierre Courbe, chargé de mission « Mobilité » chez IEW, sillonnera la Région wallonne du Sud au Nord et d’Est en Ouest en utilisant exclusivement les transports en commun et des modes de déplacement doux (vélo ou marche) – preuve de la faisabilité de la chose… Son périple fera escale dans des lieux symboliques appelés à accueillir une nouvelle infrastructure : Messancy, Retinne, Tilff, Wavre et Comines. Chaque soir, en collaboration avec une association locale, une conférence-débat permettra de sensibiliser la population aux enjeux locaux et globaux de la problématique.

Au terme de ce Tour de Wallonie, un « Appel à moratoire sur tout projet de nouvelle infrastructure routière » sera remis au Ministre Daerden, en charge de l’Equipement. Signé à ce jour par une soixantaine d’associations, l’Appel – qui relaie une des propositions du Pacte écologique belge (www.pacte-ecologique.be) – bénéficie du soutien de Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie et de sciences de l’environnement à l’UCL (Université catholique de Louvain).

Contacts :

 Pierre Titeux

 Pierre Courbe