Le Salon de l’auto ouvre ses portes… sur le passé

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A partir de ce jeudi, les palais de Bruxelles-Expo accueillent la 90ème édition du « Salon de l’auto ». D’ici au dimanche 22, des centaines de milliers de visiteurs vont se presser devant les nouveaux modèles et les dernières innovations présentées par les constructeurs.
Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, ce rendez-vous annuel dédié au culte de l’auto-centrisme relève de l’anachronisme. La voiture individuelle, fut-elle « propre » ou électrique, apparaît en effet contraire aux principes les plus élémentaires d’une mobilité durable.

Le chiffre de 606.000 visiteurs enregistré en 2010 sera-t-il battu ? Les carnets de commande souffriront-ils ou non du niveau exceptionnel des ventes atteint en décembre, suite à l’annonce de la suppression des incitants fiscaux à l’achat d’un véhicule « vert » ? Voilà deux questions qui sous-tendront à coup sûr le traitement médiatique du Salon au cours des dix prochains jours. D’autres interrogations, pourtant plus essentielles, risquent par contre de n’être jamais abordées, la première portant sur le sens même de cet événement : est-il encore opportun, en 2012, alors que les budgets pour l’entretien des infrastructures routières font défaut, que les villes étouffent sous le trafic, que la réduction de la consommation énergétique constitue un impératif que nul ne nie, est-il encore opportun, donc, de célébrer le culte de l’automobile ?

Si les arguments de vente ont changé au fil du temps, la puissance et la vitesse cédant la place à la faible consommation et aux réductions d’émissions de CO2, le modèle de mobilité proposé par la voiture n’a pas changé. Il s’agit encore et toujours d’un transport individuel, polluant, gourmand en énergie et en espace. Qu’elle soit diesel ou à essence, hybride ou électrique, une auto reste une auto qui encombre le réseau, émet plus ou moins de CO2 mais aussi de particules fines et autres polluants locaux, consomme de l’énergie depuis sa production jusqu’à sa destruction… Et si elle a sa place dans nos modes déplacement, elle ne peut pas/plus en être le centre.

Inter-Environnement Wallonie déplore que le Salon de l’auto entretienne un mythe dépassé au mépris d’enjeux majeurs pour la collectivité. Pour la fédération environnementale, la mobilité de demain ne peut se construire autour de la voiture individuelle. Elle passera au contraire par le développement intensif de transports publics compétitifs et complémentaires, la mise en place de voiries au service de la mobilité douce (marche, vélo), l’abandon du véhicule personnel au profit d’un système d’utilisation partagée.

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