Le coût du bruit

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L’assainissement phonique des routes coûte cher, très cher… En témoigne le tout récent rapport sur l’état de la mise en ½uvre du plan d’assainissement du bruit de toutes les routes en Suisse.

En 2006, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a, avec le soutien de l’Office fédéral des routes (OFROU), pour la première fois procédé à une étude détaillée sur l’assainissement du bruit de toutes les routes. En outre, les autorités cantonales d’exécution ont relevé l’ensemble des tracés nécessitant un assainissement, les mesures réalisées et planifiées, de mêmes que les coûts et effets de ces dernières. La publication de ces données constitue une première : en effet, les chiffres y sont étayés et non simplement estimés.
Remarquons (et déplorons) qu’ils n’aient pas chiffré les coûts en soins de santé des personnes exposées au bruit !

L’étude met en particulier l’accent sur les points suivants:

 Les coûts totaux nécessaires à l’assainissement du bruit routier en Suisse jusqu’à l’échéance des délais d’assainissement (2015 pour les routes nationales et 2018 pour les routes principales et autres routes) se montent à plus de 2,4 milliards ¤ [[A titre de comparaison, en 2005, le poste « cadre de vie » des investissements de la Direction générale des routes et autoroutes (DG1) du MET se montait à 8 millions ¤. Ce poste « couvre » les murs anti-bruit, les plantations, les traversées d’agglomération… En toute grosse approximation, les points noirs ne doivent pas représenter plus d’un quart de ce budget…]].

 Depuis 1985 et l’entrée en vigueur de la loi sur la protection de l’environnement, 600 millions ¤ ont déjà été investis dans l’assainissement phonique de routes, dont trois quart pour les routes nationales, et le quart restant pour les routes principales et autres.

 Environ 85% des montants ont été investis dans des mesures constructives sur le chemin de propagation du bruit (murs anti-bruits…). La part des mesures touchant à la source du bruit, comme des revêtements peu bruyants ou la réduction de la vitesse, s’avère minime. Quant aux dépenses restantes, elles ont porté sur des mesures de remplacement touchant aux bâtiments, comme des fenêtres antibruit.

 Lorsque les assainissements seront terminés, soit en 2015 s’agissant des routes nationales ou 2018 pour toutes les autres, quelque 800.000 personnes profiteront des mesures d’assainissement phonique des routes suisses. Soit un budget dépensé de 3000 euros par personne…

L’étude suisse conclut qu’il faut poursuivre l’assainissement phonique et que pour que cela soit terminé dans les délais la Confédération et les cantons doivent mettre les moyens financiers nécessaires à disposition.
Elle insiste sur l’importance de promouvoir davantage les mesures réalisées à la source du bruit, p.ex. l’utilisation de revêtements peu bruyants ou la modération du trafic. Les mesures de ce type ont un meilleur rapport coût-efficacité que celles faisant obstacle à la propagation du bruit (p.ex. parois antibruit).

Enfin, afin que l’assainissement phonique s’inscrive dans une perspective durable, les émissions de bruit doivent encore être diminuées ou, tout au moins, plafonnées. Il faut pour ce faire encourager le développement et l’utilisation de technologies peu bruyantes (pneus, véhicules) ainsi que de nouvelles mesures de planification des transports.

Et si, en Région wallonne, nous commencions par développer ces actions de prévention ?

Et tant que nous sommes à parler de bruit, ne manquez pas notre concours « Apprécions le silence » du 22/09 au 22/11 : participez !

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