Quand voiture électrique signifie encore plus de CO2…

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Les véhicules électriques peuvent participer à réduire les émissions de CO2 européennes. Mais, selon un rapport publié aujourd’hui par la fédération européenne Transport | Environment (T&E) la législation européenne actuelle présente des failles qui risquent fort de rendre le développement du transport électrique synonyme d’augmentation des émissions et de la consommation de pétrole !

Un règlement européen fixant des objectifs contraignants d’émissions de CO2 pour les voitures neuves a été adopté en décembre 2008. Ce règlement prévoit des « bonifications » (« supercredits » en anglais) grâce auxquelles les constructeurs peuvent vendre jusqu’à trois véhicules très polluants (4×4, grosses berlines) pour chaque véhicule électrique tout en respectant les objectifs de réduction qui leur sont fixés. Autre aberration : les véhicules électriques sont comptabilisés comme « zéro émissions » alors que l’électricité consommée est bel et bien une source de pollution[[Les bonifications ne seront plus appliquées en 2016, mais les émissions des véhicules électriques seront toujours considérées égales à zéro.]]. Les effets combinés de ces échappatoires permettraient donc aux constructeurs faisant le choix de commercialiser des véhicules électriques de faire moins d’efforts en matière de réduction des émissions des véhicules « classiques » (moteurs thermiques). Le résultat final : plus d’émissions de CO2 au total – et plus de consommation de pétrole…

Ce système de bonifications se retrouve également dans le projet de législation relative aux camionnettes présenté il y a un mois.

T&E et Inter-Environnement Wallonie, qui en est membre, appelle les responsables politiques à tout mettre en ½uvre pour qu’il soit mis fin aux échappatoires actuelles et pour que les objectifs en matière de consommation et d’émissions de CO2 soient renforcés.
C’est d’autant plus important que le rapport de T&E démontre que l’industrie et le monde politique ont, dans le passé, misé sur d’improbables « rêves » technologiques pour apporter une réponse aux problèmes environnementaux alors qu’il aurait convenu de fixer des objectifs contraignants ambitieux. L’hydrogène, les agrocarburants, la voiture électrique sont inefficients pour différentes raisons, mais toutes ces technologies ont en commun d’avoir inhibé les décideurs politiques dans leurs tentatives de fixer des normes de consommation et d’émissions de CO2 ambitieuses, qui auraient eu pour conséquence de forcer l’industrie à appliquer des solutions qui ont, de longue date, prouvé leur efficacité (réduction du poids, de la puissance, de la vitesse maximale, des frottements…).

Le rapport s’attache par ailleurs aux impacts des voitures électriques sur le secteur de l’énergie. Il serait en effet hautement regrettable que la demande additionnelle en électricité soit satisfaite par des modes de production polluants : les énergies renouvelables devraient être promues et chaque véhicule équipé d’un « compteur intelligent » pour mesurer non seulement la consommation électrique mais aussi l’origine de celle-ci. En outre, quand on connaît à la fois le potentiel des énergies renouvelables et la multitude des besoins auxquels elles devront répondre, il apparaît très vite évident que l’utilisation des véhicules électriques atteindra rapidement ses limites.

Le rapport « How to Avoid an Electric Shock – Electric Cars from Myth to Reality »

peut être téléchargé à l’adresse suivante:

www.transportenvironment.org

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