Se désaltérer à l’oestrogène de synthèse?

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Le fonctionnement hormonal est éminement complexe et sujet à de nombreuses variations. Il est également l’objet de perturbations non souhaitées liées à des facteurs externes. Et certains de ces perturbateurs sont quasi en « libre circulation »: ils se mêlent par exemple à vos boissons favorites, via leur « contenant » à base de plastiques, qu’il s’agissent de bouteilles ou des cannettes (dont l’intérieur est couvert de résines). Explication.

Le bisphénol A, monomère utilisé dans la fabrication industrielle du plastique, existe depuis plusieurs décennies et est de plus en plus répandu dans notre environnement. Il fait partie intégrante du plastique polycarbonate (identifié par le code de recyclage 7 PC). Ses effets de perturbateur endocrinien sont, eux aussi, connus depuis belle lurette. En effet, le bisphénol A est une molécule chimique qui fut étudiée dans les années 1930 pour son activité similaire aux ½strogènes. Mais il ne fut jamais utilisé comme ½strogène de synthèse car d’autres molécules aux propriétés plus intéressantes furent découvertes au même moment.

Alors, pourquoi en parler aujourd’hui ? Parce que des chercheurs, en particuliers des spécialistes en endocrinologie, publient régulièrement des études améliorant la compréhension des mécanismes d’action de ces substances qui « miment » les hormones et, soit bloquent, soit activent des récepteurs dans nos cerveaux. Et dans son numéro de mars 2008, la revue scientifique « Endocrinology », référence en la matière, publie un article identifiant un mécanisme de blocage de la testostérone associé au bisphénol A. Ce composé produit ses effets à des concentrations inférieures au seuil de référence d’exposition quotidienne pour la sécurité humaine recommandé par la U.S. Environmental Protection Agency.

De son côté, la « Toxicology Letters » publie les résultats d’analyses de migration du bisphénol A du plastique (polycarbonate) vers les liquides contenus. Les chercheurs ont comparé des bouteilles neuves et anciennes, et ce, à diverses températures des liquides. La vitesse de migration est constante à température ambiante, que la bouteille soit neuve ou pas. Mais le contact avec l’eau bouillante intensifie ces migrations de plus de 55 fois !

Et la pollution commence dès le plus jeune âge: 95% des biberons en plastique contiennent du bisphénol A ! Une coalition internationale d’ONG[parmi lesquelles le [Center for Health, Environment and Justice ou encore le Breast Cancer fund ]] en matière de santé environnementale a été constituée pour réclamer des mesures immédiates : elle demande aux fabricants d’utiliser des plastiques plus sûrs.
Bref, autant éviter ! Faites un tour ici sur le site « Vivre sans plastiques » pour lire des informations sur les différents types de plastiques en circulation et… les alternatives !

Pour en savoir plus concernant les biberons : le portail Sante-Environnement.

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