Sommet de Doha : à peine mieux que rien…

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Après Doha, la planète reste en route vers une augmentation globale de la température de 4° degrés. En effet, si le protocole de Kyoto, seul traité contraignant sur le climat, a été prolongé au-delà du 1er janvier 2013, il n’engage qu’un nombre limité de pays et porte sur des objectifs beaucoup trop bas.

Une deuxième période d’engagement du protocole de Kyoto commencera bien en janvier 2013 ; elle impliquera l’Europe, l’Australie et quelques autres pays. Pour Jan Vandermosten, du WWF, « la prolongation du protocole de Kyoto est évidemment une bonne chose. Mais les objectifs de réduction sont si faibles qu’ils n’entraîneront pas un gramme de réduction supplémentaire. L’Europe, par exemple, a déjà atteint depuis 2011 l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2020 ! Un amendement ajouté au nouveau protocole lui offre toutefois la possibilité d’augmenter son objectif en 2014. Il est crucial que l’Union utilise cette opportunité et passe à un objectif de moins 30% ».

Le bilan de Doha est d’autant plus mince que ce Kyoto-bis ne couvre que 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Arnaud Collignon, de Greenpeace, constate : « Tous les pays sont venus à Doha sans promesse de diminuer leurs émissions et avec peu d’argent pour les pays qui souffrent déjà des changements climatiques. Dans ces conditions, ce sommet n’a pu qu’accoucher d’un plan de travail visant à augmenter l’ambition. Ce plan laisse trois ans pour arriver à un traité ambitieux mais cela ne se concrétisera que si les Etats font leurs devoirs à la maison. »

Pour Jean-Denis Ghysens, d’Inter-Environnement Wallonie, chaque Etat a en effet une responsabilité qui lui est propre pour la réduction de ses émissions domestiques. Et la Belgique ne constitue malheureusement pas un exemple sur ce plan : « La Belgique n’est plus le bon élève climatique qu’elle prétend être. Elle est venue à Doha sans un sous en poche pour les pays victimes des changements climatiques, régions et fédéral se renvoyant la balle sur ce sujet. En matière d’émission dans le transport, le bâtiment ou l’agriculture, notre pays est un des rares Etats européens à ne pas atteindre ses objectifs… La Wallonie, qui vient de se doter d’un Décret Climat, a l’occasion d’inverser cette mauvaise tendance mais elle doit pour ce faire adopter sans délai un plan air-climat-énergie en phase avec son objectif de réduction de – 30% en 2020. »