Accès plus durable à l’énergie en Wallonie après le 7 juin ?

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Ce mardi 28 avril, le Réseau wallon pour l’accès durable à l’énergie (Rwadé[[Le Rwadé est composé de : Fédération inter-Environnement Wallonie, Equipes populaires, FGTB wallonne, CSC wallonne, Ligue des Familles, Solidarités nouvelles, MOC, Dignitas, FCSS, CRIOC et UPC.]]) organisait une soirée-débat dans le cadre des élections régionales sur le thème de l’accès durable à l’énergie. Des représentants Ecolo, MR, PS et cdH[[X. Desgain (Ecolo), J-C. Nihoul (cdH), C. Eerdekens (PS), J-M. Van Espen (MR)]] sont venus exprimer le point de vue de leurs partis sur les différents points du mémorandum du Rwadé, présenté publiquement à cette occasion (voir document ci-joint).

Des plans de paiement plutôt que des compteurs à budget

L’ensemble de la classe politique regrette le recours important aux «compteurs à budget» depuis la libéralisation (qui, de l’aveu de tous, est un échec). Ces compteurs sont sensés permettre aux plus démunis d’avoir accès à l’énergie en utilisant une carte qu’ils approvisionnent en fonction de leurs rentrées et de leurs besoins mais, outre son coût extrêmement élevé, le système a montré ses limites sociales. Il convient donc de réformer rapidement la loi, par exemple en imposant aux fournisseurs des procédures de conciliation et des plans de paiement. Les solutions de proximité sont à privilégier.

Vers une réforme de la politique de primes ‘énergie’

L’ensemble des représentants a constaté que le système actuel de primes ‘énergie’ était essentiellement utilisé par les ménages à revenus moyens et aisés et que les dispositions relatives aux faibles revenus (système MEBAR) n’ont pas permis d’assurer son succès. Il convient donc de réviser ce système afin d’accélérer la rénovation du parc de logement avec des mesures particulières pour les locataires à revenus faibles dans le parc privé (en intervenant auprès des propriétaires de ces logements) ainsi que pour les locataires du logement social (ceux qui voient leurs charges diminuer pourraient payer un peu plus de loyer, ce qui financerait la rénovation énergétique d’autres logements).

Accord sur le principe d’une tarification progressive pour les ménages

Tous les partis ont reconnu l’intérêt de la mise en place d’une tarification progressive de l’électricité et, à terme, du gaz voire du mazout. Leurs avis différaient toutefois sur l’opportunité d’offrir une tranche de consommation (la première, par exemple les 500 premiers kWh, soit à tous, soit uniquement pour les clients protégés) ou de faire payer à bas coût cette tranche (principe du ticket modérateur). Bien entendu, la mise en place de cette mesure nécessite des dispositions transitoires pour le chauffage électrique, que tous ont appelé à faire disparaître. Notons la plus-value environnementale d’une telle mesure : la sur-consommation (les tarifs augmentant de manière exponentielle avec la consommation) par rapport à un ménage URE[[Utilisation rationnelle de l’énergie, c’est-à-dire 2000 kWh/an pour l’électroménager et l’éclairage]] finance la première tranche et représente un incitant fort pour diminuer sa consommation. Des mesures d’accompagnement doivent être prévus pour permettre aux ménages précaires de diminuer leur consommation (aides pour l’achat d’électroménager performant, remplacement des ampoules, entretien).

Reconnaissance du rôle du Rwadé

L’ensemble des représentants des partis ont reconnu l’importance du rôle du Rwadé, structure pluraliste complémentaire aux services offerts par des acteurs comme l’Union des villes et communes et d’une grande utilité aux travailleurs sociaux ainsi qu’aux CPAS.