Alimentation et changements climatiques

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Notre alimentation pèse lourd dans les émissions de gaz à effet de serre par habitant. La manière dont nous produisons notre nourriture et les étapes parcourues par les aliments avant d’arriver sur notre table sont responsables de plus d’un tiers[[Chiffre français de l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’Energie.]] de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. La moitié des émissions liées à l’alimentation est dûe à la production agricole (utilisation d’engrais, déjections animales, rots de ruminants, utilisation d’énergie, importations d’aliments pour les animaux, …). L’autre moitié est lié à la fabrication d’emballage des produits alimentaires, à la transformation, à la réfrigération, au transport et à la commercialisation alimentaire, au déplacement des clients jusqu’au magasin, à la gestion des déchets, etc.

Vous souhaitez estimer vos émissions de GES liées à votre alimentation ? Utilisez ce tableau publié par le Réseau action climat France, page 18 de la publication !

Nous pouvons agir ensemble en mangeant moins et mieux !

Mangeons léger !

Les experts de la santé le disent : nous mangeons trop et trop riche (en graisse, protéines, sucres). Commençons donc par réduire nos portions devenues trop souvent « king size »! Arrêtons de nous laisser embobiner par la pub qui nous pousse à acheter l’inutile !

Mangeons plus végétal !

Produire 1kg de viande de bœuf, de porc ou 1 litre de lait émet respectivement 90, 15 ou 5 fois plus d’émissions de GES que pour celle d’un kilo de légumes secs ! Près de 70% du régime alimentaire moyen d’un Français est imputable à la consommation de produits animaux (produits laitiers, poissons et viandes).

Le Conseil Supérieur de la Santé, organe d’avis scientifique du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement conseille un apport maximum de viande de 70 g/jour/adulte. Le Centre International de rechercher sur le Cancer (CIRC), une agence de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) vient de très récemment classé la viande rouge[[Le terme de viande rouge comprend « tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre ».]] comme probablement cancérigène et les produits carnés transformés[[Les produits carnés transformés (encore appelés viande transformée) font, eux, référence à « la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation ».]] comme cancérigène.

Profitons-en pour augmenter notre plaisir en variant et végétalisant nos sources de protéines (céréales complètes et légumineuses, etc…) !

Réduisons le gaspillage et accommodons nos bons restes

En Wallonie, chaque citoyen gaspille 15 à 20 kilos de denrées alimentaires par an. En Belgique, en moyenne, nous jetons chaque année par ménage l’équivalent de 174 euros de nourriture à la poubelle « Honteux » aurait dit ma grand-mère ! « Mais que fait la police ? » aurait dit mon grand-père. En plus d’avoir été produit « pour rien », les aliments qui finissent à la poubelle subissent des traitements émetteurs de GES.

Nous pouvons éviter ce gaspillage, en achetant le nécessaire et pas plus, en conservant bien nos aliments, en accommodant nos (bons et beaux) restes…

Mangeons de saison, local et n’ayons pas peur du chou !

Tomate, concombre, pomme, poire, tout est disponible tout le temps à tel point que souvent, nous avons oublié la saisonnalité des produits… Manger hors saison implique soit l’importation de produits venant de loin, soit l’utilisation de serre chauffée pour cultiver fruits et légumes. Une tomate produite hors saison sous serre chauffée émet jusqu’à 10 fois plus de GES qu’une tomate cultivée en saison sous serre non chauffée.
En mangeant local, nous favorisons l’économie locale. Si la logistique est efficiente, nous réduisons également nos GES. Nous pouvons (re)créer du lien avec nos voisins en faisant partie d’un groupement d’achat local (GAC).

Mangeons moins transformé, moins emballé et labellisé

La transformation alimentaire et la fabrication d’emballages sont également sources de GES. (Ré)apprenons à cuisiner des produits frais de préférence acheter en vrac et régalons-nous !

Les produits de qualité différenciée comme l’agriculture bio qui interdit l’utilisation de produits de synthèse (pesticides et engrais azotés) peuvent participer également à la réduction des GES. De plus, le bio c’est garanti sans résidus de pesticides et garant d’une prise en compte du bien-être animal !

Sources :

Réseau Action climat France, Un coup de fourchette pour le climat. 7 fiches pratiques pleines d’astuces pour réduire les gaz à effet de serre de notre alimentation ! octobre 2015

http://www.rac-f.org