(Bonne) HUMEUR : Des raisons d’espérer !

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En ce lendemain de Saint-Nicolas où la félicité des émerveillements enfantins habite encore nos cœurs et où l’esprit de Noël commence à souffler sur les esprits pour y semer ses graines d’espoir, j’ai envie.
Envie de jeter aux orties ma défroque d’éternel sceptique.
Envie d’abandonner mon poste de contempteur perplexe.
Envie d’ignorer le doute qui me taraude, l’esprit critique qui me gouverne et le pessimisme que je prétends lucide.

Oui, j’ai envie !
Envie de voir non plus les cumulo-nimbus qui plombent notre avenir mais l’azur qui pourrait l’éclairer.
Envie de croire, tel Herbert Léonard, qu’il existe « des raisons d’espérer, qu’un jour, enfin, tout s’arrangera »[[« Des raisons d’espérer », Disques Carrère, 1984]]. N’est-ce d’ailleurs pas là une évidence pour l’homme de bonne volonté ?

Comment, par exemple, ne pas se réjouir de voir l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement qui s’est tenue à Nairobi ces trois derniers jours (du 4 au 6 décembre 2017 – vous l’ignoriez ?!?) mobilisée autour d’un mot d’ordre fort et dépourvu d’ambiguïté : « Vers une planète sans pollution » ?

Oh, bien sûr, « on » pourra toujours dénoncer une simple déclaration d’intention sans contenu ni effets. Les cyniques et les grincheux prendront plaisir à psalmodier la litanie des atteintes à l’eau, à l’air et à la terre, à dresser un état des lieux catastrophiste de la planète qui exige bien plus que de belles paroles. Je les connais, ces hérauts de l’amer, je fus longtemps des leurs. Mais à quoi bon se faire le chantre du pire ? Parions plutôt sur le meilleur !
Car si « la pollution est un défi universel qui menace la vie sauvage, dévaste les écosystèmes et est responsable du décès de millions de personnes chaque année », il existe bel et bien une raison de se réjouir : « La bonne nouvelle est que nous savons d’ores et déjà ce que nous devons faire pour l’éviter, la réduire et assainir la planète », dixit quelqu’un qui s’y connaît puisqu’il s’agit d’Erik Soleim, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement.[[http://web.unep.org/newscentre/fr/l’onu-environnement-trace-le-chemin-vers-une-planète-sans-pollution]]

Ici, l’ancien moi, l’aristarque prompt à dégainer la polémique, n’aurait pas manqué d’argumenter qu’il en va ainsi pour bien des maux qui nous frappent : nous savons d’ores et déjà ce que nous devons faire pour les éviter et les réduire. Le problème, c’est que nous ne le faisons pas.
La pauvreté ici et ailleurs, la faim dans le monde, de nombreuses épidémies, le réchauffement climatique, la dualisation de la société, le « sous-développement », etc. doivent moins à la fatalité qu’au(x) choix des hommes et la tentation est grande de ramener la « bonne nouvelle » de Monsieur Soleim à sa juste et modeste proportion. Oui, la tentation est grande… Mais pas question d’y succomber ! Je po-si-ti-vi-se, vois le verre à moitié plein, crois en notre intelligence collective.

Donc, « la pollution est un défi universel qui menace la vie sauvage, dévaste les écosystèmes et est responsable du décès de millions de personnes chaque année » MAIS « (…) nous savons d’ores et déjà ce que nous devons faire pour l’éviter, la réduire et assainir la planète » et ça, c’est une sacrée bonne nouvelle. Dorénavant, « il s’agit simplement d’une question de mobiliser la volonté politique et les forces d’innovation »[[http://www.unric.org/fr/actualite/4638-vers-une-planete-sans-pollution-]]. « Simplement… »
Le rapport « Vers une planète sans pollution » explique d’ailleurs comment y parvenir à travers une cinquantaine d’actions pratiques comme, par exemple, la transition vers la mobilité électrique, le traitement et le recyclage des eaux usées ou le développement la chimie durable afin de proposer des alternatives permettant de remplacer les produits chimiques toxiques.

Les Cassandre et apôtres de la décroissance se complairont sans doute à vilipender la « mascarade de l’économie verte ». Mais heureusement que pendant qu’ils critiquent, d’autres agissent pour nous sortir du merdier !
Je citerai à cet égard Laurent Joffrin, éditorialisant à l’occasion de la récente Conférence sur le Climat de Bonn : « Le catastrophisme pratiqué à haute dose par certains écolos trouve une nouvelle fois sa limite. Cassandre a raison d’alerter les Troyens. Mais à force de prédire le pire, on décourage jusqu’à l’envie de réagir. Comme on dit dans le film de Marcel Carné « Drôle de drame » : « A force d’écrire des choses horribles, elles finissent par arriver. » Or qui va lutter contre le réchauffement climatique si l’espoir de le limiter a d’ores et déjà disparu ? (…) Sur ce point, c’est tout un discours philosophico-dépressif qui se trouve contredit. Le procès obsessionnel de la technique mené par certains intellectuels
et largement répandu dans une partie de l’opinion devient nuisible à force de fausseté. C’est la science, c’est le savoir
 de l’ingénieur, c’est l’imagination de l’inventeur qui viendront le plus efficacement au secours de la planète et non le lamento passéiste des prophètes de la « déshumanisation » du monde.
 La méditation nostalgique et la pensée morose seront d’un piètre secours face aux défis du siècle. Oui, il est nécessaire (et possible) d’espérer. »[[in « Libération » du 17/11/2017]]
Compris ?

Je crains malheureusement de ne pas pouvoir aller plus loin dans ma démonstration. Je vous prie de m’en excuser mais l’optimisme, quand on n’a pas l’habitude, ça devient vite indigeste…

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