Déballer vous emballe ?

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En France, une démarche citoyenne fait son chemin : les plateformes de déballage.
Il s’agit d’offrir au consommateur la possibilité d’enlever tout emballage superflu à ses achats et de le laisser à la charge du supermarché. Bonne idée?

Cette action citoyenne originale est un moyen parmi d’autres d’interpeller le consommateur, de responsabiliser les distributeurs et producteurs et d’améliorer le tri des déchets à la source. Elle permettrait en outre de diminuer le poids (ou le volume) des poubelles ménagères. Même si ce geste n’est pas à proprement parlé de la prévention, il y conduit insensiblement en sensibilisant le consommateur et en renvoyant le distributeur et le producteur à leur responsabilité de gérer l’entièreté du cycle de vie des emballages qu’ils mettent sur le marché.

Cette démarche est une initiative du CNIID (Centre national d’information indépendante sur les déchets), asbl qui a édité une fiche pratique bien utile pour démarrer un projet de ce type. Voir la pièce attachée.

Réaction des distributeurs

Les distributeurs français se rangent derrière l’argument de la satisfaction du client : « Oui, le consommateur opposé au suremballage peut laisser aux caisses de son supermarché, s’il le souhaite, les emballages qu’il juge inutiles », explique Jérôme Bédier, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Mais, « nous le disons de façon très nette : il ne faut pas que le magasin devienne un lieu de collecte des déchets ».
Le Sénat français, de son côté travaille sur un amendement au projet de loi « Grenelle II », actuellement en navette entre Sénat et Assemblée, qui vise à institutionnaliser la collecte en grandes surfaces à travers des plates-formes de déballage. Vent debout contre cette éventualité, la FCD a d’ores et déjà obtenu le relèvement du seuil des magasins concernés : de 500 à 2 500 m2 et espère toujours obtenir l’abandon de cet amendement.
L’argument de la FCD est qu’il vaut mieux prendre le problème du suremballage à la source. Les environnementalistes ont donc là un nouveau partenaire pour défendre ce principe…

Possible en Belgique ?

L’accord de coopération qui encadre la gestion des déchets d’emballage en Belgique prévoit que tout vendeur de biens emballés ménagers, à l’exception du détaillant, est obligé d’accepter sous sa responsabilité, dans des récipients prévus à cet effet, tout emballage de transport et de groupage, rapporté ou laissé sur place par le consommateur et ceci, pour autant que ces emballages proviennent des produits qu’il a commercialisés.

Afin de bien comprendre le texte, il est utile de préciser que:

  • Un détaillant a une superficie de vente ou de consommation cumulée inférieure ou égale à 200 m2.
  • Un emballage de transport (ou emballage tertiaire) est conçu de manière à faciliter la manutention ou le transport d’un certain nombre d’unités de vente ou d’emballages de groupage en vue d’éviter les dommages liés à leur manipulation et à leur transport.
  • Un emballage de groupage (ou emballage secondaire) est conçu de manière à constituer au point de vente un groupe d’un certain nombre d’unités de vente. Ces emballages peuvent être enlevés du produit sans en modifier les caractéristiques.
  • L’emballage primaire permet de constituer l’unité de vente.

L’Accord de coopération belge permet donc de laisser au magasin, les emballages qui regroupent plusieurs unités (3 boîtes à conserve, par exemple).

A priori, l’Accord n’impose pas au distributeur de permettre la collecte sur le lieu de vente des emballages unitaires qui sont parfois surnuméraires. Cependant, une interprétation de cet Accord pourrait permettre d’envisager que le film céllophane et la boite en carton qui protègent le tube de dentifrice lui même scellé sont 2 emballages visant à éviter les dommages liés au transport de ce produit… C’est également le cas des barquettes emballant des produits frais, etc. Sur base de cette interprétation, le déballage s’avère complètement légal et autorisé « sous la responsabilité du distributeur » !

A bon déballeur, salut !

Des actions de ce type vous intéressent ? Contactez-nous !

Crédit photographique : © Gautier Willaume – Fotolia.com

Extrait de nIEWs (n°72, du 25 mars au 15 avril),

la Lettre d’information de la Fédération.

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