L’environnement bafoué par l’Europe

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Ressources
  • Temps de lecture :3 min de lecture

Résultat sans surprise : l’Europe des 25 est une des régions qui pollue le plus au monde et son impact négatif sur l’environnement ne fait que s’accroître. Telle est la conclusion que l’on peut tirer en lisant le nouveau rapport de l’Agence européenne de l’environnement. Certes, quelques avancées sont notées : l’eau et l’air sont mieux assainis, plusieurs substances appauvrissant la couche d’ozone ont été supprimés et le taux de recyclage des déchets a été doublé. A coté de cela, rien qu’entre 1990 et 2000, plus de 800 000 hectares ont été urbanisés en Europe, c’est-à-dire trois fois la taille du Luxembourg. La température moyenne en Europe a augmenté de 0,95 °C au cours du 20e siècle, ce qui représente une augmentation supérieure de 35 % à la hausse de la température moyenne de la planète. L’amélioration de l’efficacité de la production d’énergie a été largement contrebalancée par l’accroissement de la consommation d’énergie -11% dans l’europe des Quinze entre 1992 et 2002.
Et pourtant… Les européens accordent beaucoup d’intérêt à leur environnement : plus de 70 % d’entre eux souhaitent que les décideurs mettent les politiques environnementales, sociales et économiques sur un pied d’égalité, d’après les sondages Eurobaromètre. En réalité, on assiste, sous le couvert du vocable « better regulation », à une dérégulation environnementale généralisée et ce, au profit de la sacro-sainte compétitivité des entreprises. Il est temps que nos décideurs politiques osent s’inspirer des résultats publiés dans ce rapport pour orienter leurs décisions, plutôt que de se servir de l’Agence européenne de l’environnement comme d’une vitrine  soit-disant verte de l’Europe. Et pourquoi pas commencer par appliquer les propositions de Madame McGlade, directrice exécutive de l’Agence ? « Les décideurs politiques doivent prendre une vue à long terme. Nous devons passer progressivement d’une fiscalité sur le travail et les investissements à un régime d’impôts sur la pollution et sur l’exploitation inefficiente des matières premières et des ressources en terres. Nous avons besoin de réformer les modalités de subvention aux transports, aux logements, à l’énergie et à l’agriculture afin de subventionner les pratiques durables et les technologies efficaces ».
Pour en savoir plus