Le MR, qui a pourtant a voté la loi de 2003 qui prévoit la sortie définitive du nucléaire en Belgique en 2025, ferait pression, dans les négociations pour la constitution de la future majorité qui gouvernera la Belgique, en vue d’une prolongation de la durée de vie de certaines centrales nucléaires. Cela garantirait aux entreprises une électricité bon marché et donc une compétitivité accrue.
Pour les environnementalistes, il est évident qu’en avançant une telle mesure, le MR joue avec le feu... et la sécurité de la population belge. Le maintien en activité de réacteurs nucléaires ayant atteint (ou a fortiori dépassé) leur limite d’âge apparaît d’autant plus inacceptable qu’ils ne sont pas nécessaires pour garantir l’approvisionnement de la Belgique. Cette prolongation constituerait en outre un frein à la croissance urgente des énergies renouvelables.
Donc, tous les réacteurs devraient être mis à l’arrêt dès 2015 à l’exception de Doel 4 et Tihange 3 qui le seront en 2025 au plus tard.
Nous nous étonnons par ailleurs de la prise de position ce matin sur les ondes de la RTBF de Willy De Roovere, l’ancien patron de l’agence fédérale de contrôle nucléaire qui laisse entendre qu’il n’y aurait pas de problème avec Doel 3 et Tihange 2. En avril dernier, un rapport d’experts est sorti, dont les conclusions sont sans appel : « Une poursuite de l’exploitation [de ces] centrales conformément aux normes internationales reconnues ne peut être autorisée. »
Nous aurions préféré que monsieur De Roovere fasse montre de la prudence dont il fit preuve à la fin de son mandat à la tête de l’agence de contrôle fédéral.