La Commission européenne ouvre la voie aux camions plus propres

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Ce 17 mai 2018, la Commission européenne publiait son « 3ème paquet transports ». Elle y propose de mettre en place des objectifs d’amélioration de l’efficacité énergétique des camions neufs, suivant en cela l’exemple du Canada, de la Chine, du Japon et des USA. La fédération Inter-Environnement Wallonie et l’Union Professionnelle du Transport et de la Logistique accueillent favorablement ces propositions de la Commission et appellent le Parlement et le Conseil européen à les soutenir et les renforcer.

Améliorer l’efficacité énergétique des camions (et donc diminuer leurs émissions de CO2[[La combustion d’un litre de diesel dégage 2,63 kg CO2.]]) est indispensable pour atteindre les objectifs climatiques européens. Il y a juste un mois, des acteurs économiques et des représentants du secteur des transports et de la logistique demandaient à la Commission d’adopter des objectifs ambitieux[[https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/Final%202018%20business%20letter%20clean%20trucking.pdf]] ; plusieurs Etats membres européens faisaient de même il y a une semaine[[https://www.reuters.com/article/us-eu-trucks-emissions/eu-states-call-for-ambitious-truck-co2-emissions-targets-idUSKBN1I80VS]]. Ces différents acteurs considéraient nécessaire une réduction de 24% des émissions de CO2 des camions neufs[[Moyenne pondérée par les ventes, calculée sur l’ensemble des véhicules neufs vendus durant l’année.]] sur la période 2019-2025. La Commission, hélas, se contente de proposer une réduction de 15% en 2025 et de 30% en 2030 par rapport à 2019. Elle inclut également dans son projet législatif le mécanisme de « bonifications » (« supercredits » en anglais) qui surévalue l’effet positif des véhicules qui émettent peu de CO2. Son application dans le cadre de la législation balisant les émissions de CO2 des voitures et des utilitaires légers le démontre : ce mécanisme diminue l’efficacité de la législation. La Commission fait malheureusement fi de cet enseignement.

IEW et l’UPTR soulignent que les technologies de réduction des émissions sont disponibles : des études menées pour la Commission européenne ont démontré qu’une amélioration de 35% de l’efficacité énergétique est réalisable sans augmenter le « total cost of ownership », la diminution des montants des factures de carburant compensant le surcoût à l’achat. Toutefois, celui-ci pourrait s’avérer difficile à supporter pour les entreprises PME qui constituent l’essentiel du monde européen du transport. Il convient dès lors d’être attentif au fait que les transporteurs devront inévitablement répercuter ce surcoût sur les consommateurs.

Les propositions de la Commission sont de nature à dynamiser le marché européen des véhicules lourds, sclérosé durant des années par des pratiques d’entente commerciale qui ont amené la Commission, en juillet 2016, à infliger à 5 constructeurs de camions (MAN, Volvo/Renault, Daimler, Iveco et DAF) des amendes d’un montant cumulé de 2,93 milliards d’euros[[Commission européenne, 19/07/2016, Pratiques anticoncurrentielles : la Commission inflige une amende de 2,93 milliard, communiqué de presse]]. La prudence reste toutefois de mise et toutes les énergies seront nécessaires pour transformer ces propositions en textes législatifs ambitieux et efficaces. IEW et l’UPTR appellent donc l’ensemble de la classe politique belge à soutenir et renforcer les propositions de la Commission.

Contacts

 IEW : Pierre Courbe, chargé de mission mobilité – Pierre Courbe, 081/390.759, 0496/127.845

 UPTR : Michael Reul, Secrétaire général – Michaël Reul, 02/420.54.56, 0497/376.510

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