La qualité de l’air inspire

Les régions bruxelloise et flamande se sont dotées en quelques jours de plusieurs instruments en faveur de la qualité de l’air, augurant d’un réel progrès dans la gestion des pics de pollution atmosphérique. A Bruxelles, il s’agit du nouveau plan Bruxell’Air et en Flandre, ce sont des nouvelles mesures de limitation de vitesse sur autoroutes en cas de pollution. Et la Wallonie?

En Région bruxelloise, les ministres bruxellois de la mobilité et de l’environnement, Pascal Smet et Evelyne Huytebroeck, ont lancé le 12 mai le plan Bruxell’Air, mise en œuvre du volet transport du plan air-climat adopté en 2002. Bruxell’Air propose une série de mesures destinées à améliorer la qualité de l’air bruxellois, réputée très mauvaise en raison de la densité du trafic routier. Outre les indispensables mesures de limitation du trafic en fonction du degré de pollution, le plan propose une série de mesures structurelles et permanentes. Ces dernières concernent la politique de stationnement, les plans de déplacement des entreprises, le transport en commun et les primes et incitants fiscaux.
A titre illustratif, relevons que les personnes renonçant à leur plaque d’immatriculation se verront accorder gratuitement un abonnement MTB (métro-train-tram-bus) et un abonnement Cambio (car-sharing) valables deux ans. Les propriétaires de véhicules polluants (normes Euro 0 et Euro 1) qui apporteront la preuve de le destruction de leur véhicule (pour éviter l’exportation dans les pays en voie de développement) se verront en outre attribuer un chèque vélo. Les mesures d’urgence de limitation du trafic seront, quant à elles, modulées en fonction du niveau de pollution (échelle de 1 à 10). Les habitants seront invités à ne pas circuler en voiture au niveau 6, la vitesse en ville sera limitée à 50 km/h et l’offre en transport en commun renforcée au niveau 7, tandis que les niveaux 8 et 9 donneront lieu à des limitations plus strictes du trafic (circulation alternée) et à la gratuité du transport en commun. Enfin, au niveau 10, l’interdiction de circulation sera totale (journée sans voitures).

En Flandre, le ministre flamand de l’environnement Kris Peeters annonçait le 19 mai qu’à partir de l’été, la vitesse pourrait être limitée à 90 km/h sur certaines portions d’autoroutes concernées par la pollution atmosphérique. Les rings d’Anvers et de Bruxelles, entre autres, sont visés au moins partiellement.

En Wallonie, les premiers pas sont timides. Depuis le 31 mars de cette année, une mesure lancée par le Ministre wallon des Transports, André Antoine, permet aux personnes qui renoncent à l’utilisation d’une voiture en rendant leur plaque d’immatriculation, de recevoir un abonnement d’un an valable sur l’ensemble du réseau  du TEC Wallon. Une mesure isolée qui pourrait augurer d’une prise de conscience de l’importance et de l’urgence de l’action sur la qualité de l’air wallon. Même si le but premier de cette opération était de remédier à l’engorgement des routes wallonnes…

L’impact des transports sur la qualité de l’air a été largement étudié. Les voies de solution sont connues et réclamées de longue date par les associations d’environnement. La machine semble lancée : mesures structurelles et d’urgence en région bruxelloise, mesures d’urgence en Région flamande et mesures plus isolées en Wallonie.
Espérons que l’exemple bruxellois de la collaboration des deux ministres concernés (environnement et mobilité), pourtant issus de partis différents (sp.a et écolo), inspire leurs homologues wallons afin de poursuivre l’effort entamé…