La santé de l’adulte se joue déjà in utero !

« La santé des enfants et l’environnement » : tel est le thème du 3ème Colloque de l’Appel de Paris qui s’ouvre ce mardi. Au c½ur des débats, un constat incontournable: une réduction significative des cancers, malformations génitales, problèmes de fertilité, allergies diverses et asthme ne pourra être obtenue si on ne protège pas l’enfant mais aussi l’embryon et le f½tus d’une exposition aux substances chimiques, aux ondes électromagnétiques et aux radiations ionisantes.
Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, cette prévention primaire est une urgence trop souvent oubliée par les politiques de santé publique. La fédération environnementale appelle donc les différents niveaux de pouvoir concernés à prendre en compte sans délai ce nouvel appel du monde médical.

L’« Appel de Paris » est une déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique lancée le 7 mai 2004 et signée depuis lors par des milliers de scientifiques, plusieurs prix Nobel de médecine, les conseils de l’Ordre et syndicaux médicaux de 25 Etats membres de l’Union Européenne, 1.500 ONG et quelque 350.000 citoyens européens.

Le Colloque international organisé aujourd’hui et demain en marge de cet Appel se focalisera sur les risques transgénérationnels causés par la contamination in utero. On se trouve en effet face à une véritable bombe sanitaire à retardement, les travaux scientifiques les plus récents indiquant que les maladies et affections chroniques que sont le cancer, l’obésité, le diabète de type 2, l’hypofertilité, les allergies, l’asthme, l’autisme et même certaines maladies cardiovasculaires se constituent dès le stade embryo-f½tal pour se révéler ensuite chez l’enfant ou à l’âge adulte. S’appuyant sur les dernières recherches en cours, le Colloque entend dès lors formuler des recommandations politiques visant à renforcer les mesures à mettre en ½uvre et les cadres législatifs tant européen que nationaux.

Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, le renforcement du règlement européen REACH et de la législation « biocides » figure parmi les mesures européennes prioritaires, tout comme la poursuite des mesures initiées dans le cadre du premier Plan d’action santé-environnement européen.

Au niveau national, c’est la mise en oeuvre de la prévention primaire – soit la réduction de l’exposition aux facteurs de risque environnementaux – qui doit… primer. Les multiples plans en cours aujourd’hui (Plan d’action national pesticides, Plan Cancer, Plan nutrition-santé…) devraient intégrer systématiquement cette préoccupation et viser ainsi à réduire l’exposition de nos enfants à des substances dangereuses pour leur santé. C’est malheureusement trop peu souvent le cas. A titre d’exemple, la présence dans les contenants alimentaires de substances perturbants le système endocrinien – dont le désormais célèbre Bisphenol A – doit être interdite au plus vite.

Mais ces mesures ne suffisent pas. La santé, matière transversale par excellence, se doit d’être prise en considération dans d’autres politiques telles que la mobilité, les émissions industrielles, les pratiques agricoles, etc… Une attention particulière devrait en outre être portée sur la question des inégalités sociales relatives à la santé. Une récente étude financée par la Fondation roi Baudouin (TAHIB – Tackling Health Inequalities in Belgium) indique en effet qu’elles augmentent en Belgique et l’on sait que les populations défavorisées sont aussi le plus exposées aux pollutions environnementales.

Contacts :

Pierre Titeux, Attaché de presse : 081.390.757 – 0479.497.656

Valérie Xhonneux, Chargée de mission « Santé environnementale » : 081.390.763 – 0474 923 617