Les changements climatiques inquiètent les gens mais pas les politiques…

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Les attaques récurrentes, notamment de la part de climato-sceptiques, contre les mesures mises en place pour lutter contre les changements climatiques ont tendance à occulter le fait que ces actions bénéficient d’un soutien fort de la population à travers le monde. AXA/IPSOS ont réalisé en décembre 2012 une étude internationale pour mieux comprendre la perception mondiale des risques liés aux changements climatiques. En voici les grandes lignes.

Le premier résultat important est que malgré ces attaques climato-sceptiques, 90% des sondés sont convaincus que le climat a changé et qu’il continue de se modifier. Alors que les Américains sont souvent montrés comme des climato-sceptiques, une très large majorité de la population américaine est maintenant convaincue de la réalité de la chose.

Un autre enseignement de ce sondage est que la perception des changements climatiques dépend de deux facteurs :
• Le développement de l’économie. Les pays développés sont moins convaincus que les pays en voie de développement.
• La localisation des pays. Sans surprise, les pays les plus exposés aux conséquences du réchauffement planétaire sont les plus convaincus de son existence.

La perception des changements climatique a également changé de nature : d’une croyance empirique, c’est devenu, pour l’opinion, un fait scientifique et cette reconnaissance du caractère scientifique ne fait que se renforcer au fil des années. Les changements climatiques ont déjà des nombreuses conséquences écosystémiques – hausse des température, forts épisodes de chaleurs, évènements climatiques extrêmes… – mais les conséquences d’ordre social et sanitaire inquiètent de plus en plus les sondés : conflits pour l’accès aux ressources ou propagation des maladies sont les premiers impacts cités.

La réalité étant majoritairement reconnue, les personnes interrogées se disent inquiètes mais sont loin d’être fatalistes et demandent une action collective forte. Il ne fait plus de doute pour ces personnes que l’activité humaine est la principale cause du réchauffement planétaire (seul 18% pensent que le changement climatique est la conséquence de facteurs naturels) et tout un chacun détient une part de responsabilité dans ce phénomène. S’ils sont convaincus que des solutions existent, la réponse doit être globale. Individus, gouvernements, industries, pays développés, pays en voie de développement, tous doivent contribuer à la solution. Il existe donc un décalage entre les perceptions de l’opinion publique internationale des personnes interrogées et l’action des pouvoirs publics. Ces derniers ont en effet conscience de l’importance des enjeux liés aux changements climatiques, mais les négociations internationales peinent à aboutir sur le sujet.

Un consensus dans l’opinion publique mondiale émerge donc autour de différents points : l’idée que les changements climatiques relèvent de la responsabilité de tous, que des solutions existent pour prévenir ses conséquences et que l’ensemble des acteurs (entreprises privées, pouvoirs publics, citoyens) doit s’impliquer collectivement dans cette démarche. Ce consensus constitue un véritable plaidoyer en faveur de l’action des gouvernements qui semblent aujourd’hui, selon les personnes interrogées, ne pas suffisamment répondre aux inquiétudes des populations en la matière.