Les rejets industriels et la santé des enfants

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La Commission de coopération environnementale (CCE) a publié un « appel pour accroître les efforts en vue d’identifier les sources et les niveaux d’exposition aux substances chimiques industrielles et les risques qu’elles présentent pour la santé des enfants ».

Cet appel est lancé dans un rapport intitulé Les substances toxiques et la santé des enfants en Amérique du Nord, donnant lieu, pour la première fois, à l’application d’une méthode éprouvée qui recourt aux potentiels d’équivalence de toxicité (PET) pour déterminer le risque relatif des rejets de substances chimiques industrielles en Amérique du Nord. Le rapport se concentre sur les rejets de cancérogènes, de substances toxiques pour le développement et la reproduction, et de substances neurotoxiques déclarés en 2002 et consignées dans les registres nationaux de rejets et de transferts de polluants (RRTP) du Canada et des États-Unis. Il révèle que des substances comme le plomb, le mercure, les BPC, les dioxines et furanes, les phtalates et le manganèse suscitent de grandes préoccupations, et certaines depuis peu. “Si l’on veut vraiment diminuer les risques que présentent les rejets de substances chimiques dans l’environnement, il faut disposer de renseignements pertinents sur l’exposition à ces substances et leur toxicité”, a affirmé la Dre Lynn Goldman, principale auteure du rapport et professeure à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health. En plus de dresser une liste des rejets de substances chimiques et de les classer, ce rapport a pour objet de les comparer en fonction de leur toxicité.

Des scientifiques de l’University of California, à Berkeley, ont mis au point une méthode qui permet de calculer le PET en comparant le risque que présente le rejet d’une livre d’une substance chimique à celui du rejet d’une livre d’une substance de référence (le benzène pour les cancérogènes et le toluène pour les non cancérogènes). Le modèle ne permet toutefois pas d’établir une corrélation directe entre ces risques et le degré réel d’exposition qui peut causer des troubles d’apprentissage et de comportement ainsi que des dommages neurologiques ou des troubles du développement chez les enfants. Afin de mieux saisir l’ampleur de ces risques, le rapport recommande que la santé des enfants fasse partie des facteurs qui guident l’interprétation des données des RRTP, car cela permettrait de fixer des priorités en vue de réduire les émissions et de prévenir la pollution. Il suggère également de combiner les données des RRTP avec celles découlant de la biosurveillance pour dresser un tableau plus complet de l’exposition potentielle des enfants aux substances chimiques provenant des sources mobiles, des sources agricoles (p. ex, l’utilisation de  pesticides), des petites sources, des produits de consommation et des sources naturelles. « En multipliant le nombre de données comparables sur le continent, nous espérons avoir une idée plus précise des rejets et transferts de substances chimiques en Amérique du Nord, et favoriser ainsi l’instauration de politiques qui protègent efficacement les enfants et l’environnement, a déclaré la gestionnaire du projet de RRTP à la CCE, Keith Chanon. Les travaux trilatéraux s’avèrent essentiels en vue de combler le manque de données illustrant les effets que les substances chimiques peuvent avoir sur nos enfants et les générations à venir. »

Le rapport contient des données sur la situation sociale et économique des enfants dans les trois pays nord-américains, et sur les décès et maladies qui, chez ces enfants, sont imputables à la pollution environnementale. Il n’analyse pas, cependant, les rejets et les transferts au Mexique, car il n’y existait pas de données comparables à leur sujet en 2002. Le gouvernement mexicain prévoit publier sous peu le premier ensemble de données recueillies en 2004 dans le cadre de son nouveau registre de RRTP, le Registro de Emisiones y Transferencia de Contaminantes, qui rend obligatoire la déclaration des rejets et des transferts de polluants.

 Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, vous pouvez consulter le site Web http://www.cec.org

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