(Presque…) sur la même longueur d’ondes

Le Ministre wallon en charge du Développement territorial, André Antoine, a annoncé ce dimanche le renforcement de la réglementation sur l’implantation des antennes de téléphonie mobile. Le Ministre entend désormais refuser toute installation qui ne respecterait pas une intégration paysagère et une norme d’émissions revue à la baisse.
Pour la Fédération Inter-Environnement Wallonie, ces mesures – qui font suite, notamment, à une Journée d’étude qu’elle a organisée le 8 octobre dernier – vont indéniablement dans le bon sens. Il reste à espérer que toutes pourront effectivement être mises en oeuvre tant il est vrai que certaines dépassent le champs de compétences du Ministre.

En portant la norme maximale d’émission des antennes à 3 volts/mètre au lieu de 20,6 volts/mètre, le Ministre wallon s’oppose de facto à la législation fédérale et les opérateurs ne manqueront sans doute pas d’aller en appel contre cette mesure. Il faut donc espérer que Laurette Onckelinckx, Ministre fédérale de la Santé modifie l’Arrêté royal régissant cette question pour que la norme fédérale s’aligne sur la norme wallonne (et bruxelloise puisque la Région de Bruxelles-Capitale a elle aussi opté pour les 3 volts/mètre … décision contestée par les opérateurs devant la Cour Constitutionnelle).

Dans les faits, cette norme de 3 volts/mètre suffit pour permettre l’utilisation des GSM de 1ère et 2ème génération mais peut poser problème pour la 3ème génération. Le risque existe donc bel et bien de voir une multiplication des antennes pour compenser la réduction de puissance. De facto, c’est l’usage même du GSM qui est ici en jeu: est-il ou non nécessaire, utile voire intéressant de recevoir la télé sur son téléphone mobile?

La volonté d’intégration paysagère défendue par le Ministre est également à saluer mais là encore, il pourrait y avoir un effet pervers, à savoir une une multitude d’antennes regroupées sur un même pylône. Malgré le respect des 3 volts/mètre, le danger résiderait alors dans le cumul des émissions.

Par-delà ces décisions positives, la Fédération Inter-Environnement Wallonie se réjouit que le Ministre ait fait de l’usage du GSM un enjeu de santé publique. Dans cette logique, il conviendrait que les divers responsables compétents se mettent au diapason en imposant des messages d’information des utilisateurs, une interdiction de l’usage aux enfants…

Par ailleurs, la Fédération souhaite que lors d’une (éventuelle) révision de la norme fédérale, la possibilité des 0,6 volts/mètre défendus par certaines associations soit réellement étudiée. Il s’agirait non seulement de respecter pleinement le principe de précaution mais aussi de prendre véritablement en compte le problème des hypersensibles et des populations fragilisées.