Réduire la facture énergétique des bénéficiaires des logements sociaux

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Longtemps considérée comme relevant de la responsabilité de leurs seuls bénéficiaires, cette problématique commence enfin à être abordée sous l’angle de la performance énergétique du parc des 100 000 logements sociaux wallons.

C’est que le contexte change. Alors que les chocs pétroliers précédents pouvaient être considérés comme temporaires, seuls quelques réfractaires s’attendent aujourd’hui à voir les prix du baril redescendre aux planchers que nous avons connus. Les perspectives de prix de l’énergie structurellement élevés (et les désastres que les pantagruéliques réductions de la TVA sur le mazout de chauffage provoquent sur les finances publiques) viennent de ce point de vue efficacement renforcer les exigences de ce qui ne restait sans doute qu’une rhétorique des changements climatiques.

Tout semblerait donc en place pour mettre notre nez face à l’une des évidences oubliées de notre insoutenable développement. Certes, l’adoption de comportements responsables (baisser son chauffage d’un degré, …) permet, grosso modo, (si on a accès au thermostat, … ) de passer d’une consommation de 35 à 30 litres de mazout par an et par mètre carré (cas d’un vieux logement trois façade). Mais à côté de ces marges théoriquement applicable « dans l’urgence »,  les réductions attendues d’une meilleure performance des bâtiments sont sans commune mesure. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un logement moyen, 25 litres ; un logement comptant parmi les 10 % des nouvelles constructions ayant respecté la réglementation thermique,13 litres ; une rénovation basse énergie,entre 6 et 9 litres ; et une nouveau logement « passif »,1,5 litres.

Dans ce dernier cas, les occupants d’un logement de 140 mètres carrés pourraient faire face à des prix du baril à 100 $, avec une facture de chauffage de 23 € par an. « L’équivalent du prix d’un café (Max Havelaar) par mois » aime à comparer l’architecte du projet de logement social « l’île aux oiseaux » existant actuellement à Mons. A Bruxelles, c’est le CPAS qui a un projet de rénovation basse énergie. A Mouscron, c’est un nouveau quartier qui devrait voir le jour sur les mêmes principes.

Des projets qui gardent un caractère « pilote » en Belgique alors qu’ils foisonnent outre Rhin, mais qui manifestent à eux seuls un changement de perspective. Reste, et c’est là l’essentiel, à généraliser ces bonnes pratiques, ce qui suppose de trouver les mécanismes et moyens financiers nécessaires aux surcoûts de tels ouvrages. Faire appel à des partenariats publics-privés comme à Mons ? Opter pour la qualité plutôt que la quantité comme à Bruxelles ? Augmenter le montant des budgets publics ?  Faire contribuer en partie les occupants par un loyer plus élevé, ce qui serait équitable vis à vis des bénéficiaires dont le logement ne pourra être rénové avant plusieurs années ?

Dans des proportions très « prudentes », la Région wallonne a déjà décidé de rendre accessibles les fameuses primes « énergie » aux sociétés de logements social public. Nous espérons prochainement pouvoir vous renseigner, via le site www.kyotocommunes.be  sur celles qui ont déjà eu recours à ces aides. Un moyen pour vous d’encourager ou d’interpeller le mandataire de votre commune actif dans le Conseil d’Administration de la société de logement de votre région.

Plus d’info (notamment les actes du séminaire qui a en partie inspiré cet article) sur www.observatoiredulogementdurable.be

photo: http://www.aecb.net/

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