SNCB : sous la grève, des enjeux majeurs

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La grève qui paralyse ce lundi le trafic ferroviaire belge relève moins de la défense d’intérêts corporatistes que d’un combat pour la survie d’un service public de qualité en phase avec les enjeux de l’époque. La restructuration en cours au sein de la SNCB s’avèrera en effet préjudiciable non seulement aux voyageurs mais aussi à la mise en ½uvre d’une mobilité véritablement durable. C’est pourquoi la Fédération apporte son soutien à ce mouvement social.

Qu’il s’agisse du futur de B-Cargo (la filiale « fret » de la société), des systèmes de sécurisation du rail ou des services offerts au guichet, la question du devenir de la SNCB revient depuis plusieurs mois à la Une de l’actualité. A juste titre car l’enjeu est primordial. Ce qui se joue actuellement au sein des instances dirigeantes de la société nationale aura en effet des impacts considérables sur les services proposés aux usagers, qu’ils soient voyageurs ou affréteurs.

Après la fermeture des petites gares, la suppression programmée de la vente de titres de transport aux guichets participe à la déshumanistaion du transport ferroviaire et à un éloignement croissant entre le prestataire et des passagers livrés à eux-mêmes, de plus en plus considérés comme des clients sources de rentrées financières et non comme des usagers auquel un service (payant) est rendu. Cette approche apparaît incompatible avec la montée en puissance du rail indispensable à l’instauration d’une mobilité durable.

L’ouverture de B-Cargo au capital privé (imposée par l’Europe…) relève de la même logique de rentabilité optimale et marquera, à terme, la fin de la desserte des destinations les moins rentables. Ce qui engendrera de facto, un rebond du transport routier si préjudicable à l’environnement.

Il est urgent que la Belgique prennent les mesures nécessaires pour maîtriser ses émissions de CO2 dans le secteur des transports qui, rappelons-le, ont augmenté de 30% depuis 1990. Or, pour les déplacements de personnes comme pour le fret, le rail s’avère l’alternative à développer pour permettre cette réduction de l’empreinte écologique.

Si l’amélioration du fonctionnement de la SNCB est une nécessité, la Fédération Inter-Environnement Wallonie attend qu’elle s’opère dans l’optique d’un renforcement des services prestés. Le processus en cours semble malheureusement privilégier une augmentation de la rentabilité à tout prix. Si elle devait se concrétiser, cette option serait lourde de conséquences sociales et environnementales. C’est la raison pour laquelle la Fédération soutient l’opposition à ce démentèlement d’un outil public certes coûteux et perfectible mais sans égal dans le cadre du développement d’une mobilité durable.

Canopea