Une démarche constructive vis-à-vis du compostage : FEGE et IEW

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Nous sommes tous les deux en faveur du compostage. Nous sommes tous les deux conscients de la nécessité de définir un cadre clair et précis assurant une confiance et un contexte favorables à l’acceptation et au développement de ce type de filières de gestion des déchets. Nous nous sommes donc penchés sur la question pour voir, ensemble, quels étaient nos points de convergence.

La FEGE (Fédération des Entreprises de Gestion de l’Environnement) qui rassemble les « privés du déchet » (aussi bien éliminateurs, que collecteurs, recycleurs et valorisateurs) et Inter-Environnement Wallonie se sont penchés sur un projet de texte relatif aux conditions sectorielles à définir pour les installations de compostage.

Cette démarche a fait ressortir une série de points de convergence importants entre nos Fédérations sur ce dossier.
En quelques mots, nous sommes demandeurs de l’adoption d’un arrêté du Gouvernement wallon définissant les conditions sectorielles propres à ce type d’activités. Ceci poursuit la volonté de mettre en ½uvre un contexte durable pour la gestion et l’exploitation des installations de compostage tout en assurant une prise en compte réelle des intérêts des riverains et de l’environnement et un soutien au développement de ce type de filières.
Le traitement des odeurs reste toutefois un problème complexe qui ne concerne pas uniquement les installations de compostage. Il est donc fondamental d’avoir une approche globale.

Il est fondamental que la détection des odeurs puisse être objectivée. Nous considérons donc comme crucial (il y va de la crédibilité des plaignants et de l’exploitation durable des installations de compostage) qu’une équipe spécialisée puisse être mise en ½uvre par l’Administration régionale. Elle doit permettre rapidement d’infirmer ou confirmer une première réaction des riverains par la mise à disposition de « nez » « étalonnés » (dit « sniffeurs »).

Concernant la gestion des plaintes nous souhaiterions que les plaintes et leur traitement soient définis très clairement. Les plaintes doivent être consignées par écrit, soit directement par le plaignant pouvant attester de la gêne, soit via l’autorité communale qui assure la retranscription immédiate d’une plainte orale. Elles sont envoyées au fonctionnaire chargé de la surveillance et communiquées directement en copie à l’exploitant afin que celui-ci puisse remédier sans délai à un problème ponctuel. Une gradation est proposée dans le traitement de ces plaintes, depuis un plan d’action (à court terme) défini sans pour autant faire appel à des bureaux extérieurs jusqu’à l’ultime recours et si le problème perdure, aux procédures définies dans le permis d’environnement.

Nous reconnaissons que ce type d’installations doit être placé en dehors de zones habitées mais il serait souhaitable de clarifier la zone où elles peuvent s’installer (afin d’éviter l’effet Nimby). Dans une vision prospective du choix d’implantation de nouveaux projets, nous souhaiterions qu’une réflexion soit menée au niveau du CWATUP pour envisager quelles zones seraient adéquates et susceptibles de voir s’implanter des installations de ce type (tout comme les installations de biométhanisation par exemple). Sachant par ailleurs, que les clients principaux des produits sortants sont situés en zone agricole.

Nos fédérations sont demandeuses qu’un compost de qualité et contrôlé puisse bénéficier du statut de produit. Les débats au niveau européen devraient le permettre via les modalités d’une définition du « end of waste » et la définition claire des procédures d’exploitation et de contrôle.

Enfin, nous estimons comme fondamental de bénéficier d’un bon comité d’accompagnement. Cet organe est le relais privilégié entre l’exploitant et les riverains qui y désignent leurs représentants. Les modalités du Comité d’accompagnement doivent être définies par le Conseil Communal qui doit jouer un rôle central dans l’animation de celui-ci. Son rôle est d’assurer un contexte durable à l’installation, tant par l’analyse des problèmes que par le suivi des solutions qui y sont apportées.
Espérons que cette démarche d’écoute et de dialogue pourra être reconduite dans le cadre d’autres sujets qui nous occupent (et nous préoccupent !).

Canopea