5 juin, Journée mondiale de l’Environnement: IEW demande de vrais choix politiques

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Depuis plusieurs années, le 5 juin est officiellement décrété « Journée mondiale de l’Environnement » par l’Organisation des Nations Unies. C’est l’occasion pour les médias de braquer leurs projecteurs sur les problèmes environnementaux auxquels la planète est confrontée et pour les décideurs de réaffirmer l’attention qu’ils ne manquent pas de porter aux dits problèmes. Tout en se félicitant de cette nécessaire mise en lumière, Inter-Environnement Wallonie et ses 145 associations membres constatent que l’état de l’environnement ne cesse de se dégrader et demandent que, par-delà les discours et célébrations symboliques, des mesures volontaires et ambitieuses soient prises pour enrayer ce processus.

L’environnement va mal. On le sait, on le dit et plus personne ne prend même la peine de contester le diagnostic. Pourtant, en dépit de cette unanimité et de la gravité de la situation, les décisions politiques indispensables pour préserver la planète peinent à voir le jour.
Trop souvent encore, une certaine frilosité (facilité ?) conduit les décideurs à concentrer leur action sur la promotion de « comportements responsables » alors que la réalité démontre année après année que c’est loin d’être la panacée. Tant en matière d’économie d’énergie, que de mobilité, d’habitudes de consommation ou de modes de production, les campagnes d’éducation des citoyens ont en effet témoigné de leurs limites.
En dépit des appels pour une utilisation rationnelle de l’énergie, la consommation d’électricité des ménages wallons a augmenté de 30% au cours des dix dernières années… Alors que les mises en garde sur le réchauffement climatique et les conséquences sanitaires de la pollution de l’air se sont multipliées, les émissions de gaz à effets de serre du secteur des transports ont connu, entre 1990 et 2003, un accroissement de 24% en Europe et de 30% en Belgique… Ces exemples parmi beaucoup d’autres prouvent qu’on n’arrivera pas à impulser des changements significatifs en comptant sur la seule bonne volonté des consommateurs ou des industriels.
Pour les uns, la force de l’habitude et la crainte d’une perte de confort freinent la remise en cause de leur mode de vie. Pour les autres, les exigences de la productivité et de la rentabilité à court terme occultent toutes autres considérations. Pour tous, l’impact du comportement individuel sur un phénomène d’ampleur planétaire est parfois difficile à percevoir.
A côté des (nécessaires) actions de sensibilisation et mesures d’incitation, il importe donc que le politique prenne ses responsabilités en imposant des contraintes soutenant des objectifs de résultats ambitieux et en inscrivant dans ses choix budgétaires la prise en compte de la préoccupation environnementale. Cela passe, par exemple, par :

  • ’adoption de normes de pollutions strictes et contraignantes, seules capables de pousser les industriels à agir (les constructeurs automobiles fustigent ainsi régulièrement les nouvelles normes qui leurs sont imposées comme « technologiquement irréalisables » avant de prouver que « quand on doit, on peut »…) ;
  • une redistribution des budgets d’infrastructures afin de favoriser le transfert modal au détriment des systèmes de transports les plus polluants (route et air) ;
  • une politique d’aménagement du territoire rationnelle (en 25 ans, entre 1980 et 2005, la Belgique à perdu près de 9% de ses terres agricoles… ; en Wallonie, on continue à investir dans l’aménagement de nouveaux zonings alors que plus de 6.000 sites attendent d’être dépollués et réaffecté à l’activité économique).

Ce ne sont là que quelques-unes des mesures susceptibles d’enrayer significativement le processus qui conduit aux pollutions en tous genres, changements climatiques, perte de la biodiversité et autres dégâts environnementaux.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de maldéveloppement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables . Il est temps, je crois, d’ouvrir les yeux. Sur tous les continents, les signaux d’alerte s’allument.[…] Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie. »
Le propos n’est pas celui d’un écologiste extrémiste mais de Jacques Chirac, lors du Sommet du Développement Durable tenu à Johannesbourg en septembre 2002. On ne peut que s’y rallier … tout en déplorant que ce discours – comme tant d’autres – ne soit pas suivi des actes qu’il appelle et laisse espérer. Inter-Environnement souhaite que la « Journée de l’Environnement » ne participe pas au même phénomène schizophrénique, qu’elle ne soit pas qu’un exutoire, une Xième occasion de dresser un constat affligé des maux affectant la planète avant de continuer à fonctionner comme si de rien n’était. Par-delà la dénonciation, IEW appelle donc à l’action, rapide et volontaire. De son côté, la fédération poursuivra son travail d’information et de mobilisation des citoyens afin qu’ils interpellent les élus et soutiennent cet appel à l’action. Car il n’y pas ici de fatalité ; des solutions existent, ayons la volonté et le courage de les appliquer !

Contacts : Pierre Titeux, Attaché de presse : 081.255.284 – 0479.497.656

Jean-Yves Saliez, Secrétaire général : 081.255.280 – 0476.999.603