Enduro de Bertrix: La légalité au fossé !

Les organisateurs de l’enduro qui a eu lieu à Bertrix ce dimanche 23 avril ont véritablement bafoué les conditions de l’autorisation octroyée à leur manifestation par la Direction de la Nature et des Forêts (DNF).
Alors que, pour des raisons de protection de la nature, cette autorisation imposait un maximum de 500 participants, les associations environnementales présentes sur place ont recensé plus de 1300 passages de véhicule !

Pour Le Réseau de la Forêt, Inter-Environnement Wallonie et Natagora, ce dérapage plaide une fois de plus pour le renforcement du cadre légal
des dérogations au Décret sur la circulation en forêt permettant la mise sur pied de tels événements.

En imposant au Club Enduro de l’Ardenne-Semois un nombre maximal de partisans à son organisation, la Division de la Nature et des Forêts
voulait éviter les débordements observés l’année passée par l’administration : chemins défoncés, riverains incommodés, lourde incidence sur la biodiversité avec notamment la destruction d’habitats.
Cette restriction avait été saluée positivement par le Réseau de la Forêt, association oeuvrant pour une stricte réglementation des engins motorisés de loisir en forêt. Le Réseau voyait là un premier pas vers un contrôle plus strict de ce type d’événement. C’était toutefois compter sans l’attitude du Bourgmestre de Bertrix, éminent partisan de ce qu’il appelle des « balades champêtres » et qui n’a pas hésiter à outrepasser ses prérogatives estimant qu’il n’appartenait pas à la DNF de limiter le nombre de participants et autorisant dès lors le dépassement! Le Réseau de la Forêt de même qu’Inter-Environnement Wallonie et Natagora condamnent sans réserve cette attitude inacceptable que les organisateurs, pourtant bien au fait de la loi , n’ont évidemment pas
manqué d’exploiter…!

Ce déni de la loi ne constitue d’ailleurs pas le seul débordement observé lors de cette manifestation. Les balisages placés par les organisateurs, avec l’aval du bourgmestre…, envoyaient ainsi les participants sur des chemins non autorisés par la DNF car passant à moins de 100 mètres d’un nid de cigogne noire, au risque de perdre une nichée ! Le Réseau de la Forêt a aussi constaté des passages dans les cours d’eau, du hors piste et des passages sur des chemins non balisés
mais ces violations de la réglementation furent marginales, la grande majorité les participants étant restés sur le circuit, ce dont le Réseau les remercie. La présence de la DNF, de l’Unité Anti-Braconnage (UAB) et d’une vingtaine d’observateurs déployé dans le cadre de l’action citoyenne mise sur pied par le Réseau de la Forêt sur le circuit n’est certainement pas étrangère à cette conduite quasi exemplaire.

Il n’en reste pas moins qu’au dire des agents de l’UAB présent sur les lieux, entre 1200 et 1600 passages ont été recensés dimanche sur le circuit en lieu et place des 500 autorisés. Ces agents feront rapport de ce constat à leurs supérieurs et les associations ne manqueront pas de suivre l’évolution du dossier. Ces associations appellent en tout cas dès à présent l’administration à encadrer davantage ce type d’événement,à assurer un suivi conséquent et à prévoir des sanctions suffisantes pour dissuader les organisateurs de tous débordements.

Communiqué de Natagora, du Réseau de la Forêt et d’IEW

Contacts :
Pierre Titeux, attaché de presse : 081.255.284 – 0479.497.656
Sylviane Gilmont, Inter-Envronnement Wallonie : 0477.495.43
Claude Bougard, Réseau de la Forêt : 0494.304.499