Les particules stressent le cerveau

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Une étude hollandaise, publiée dans la revue britannique Particle and Fibre Toxicology, a mis en évidence que respirer les fumées de pots d’échappement de voitures diesel provoque un stress cérébral même si l’exposition est de courte durée. Explication.

Pour cette étude, dix volontaires[[Pour raisons éthiques, ce type d’étude basé sur l’exposition de volontaires à des produits potentiellement toxiques est limité ! L’équipe de recherche a par ailleurs préparé des sets d’analyse ayant reproduit les particules de façon artificielle exemptes des autres composés toxiques des fumées d’échappement.]] ont été exposés pendant une heure à des fumées d’échappement de moteurs diesel (300 μg/m3 de particules fines), pendant qu’un groupe contrôle était exposé à un air filtré. Ils étaient, durant toute l’expérience, et pendant l’heure suivante, branchés à un électroencéphalographe qui enregistrait leur activité cérébrale.

Les sujets qui ont respiré des fumées de diesel ont manifesté un stress cérébral dans le cortex frontal au bout de 30 minutes d’exposition. Cette augmentation de la MPF (median power frequency) a persisté au cours de l’heure suivant l’exposition.

Des précédentes études avaient déjà établi que les nanoparticules inhalées franchissent les barrières protectrices et arrivent jusqu’au cerveau. Mais c’est la première fois, selon la revue, que des chercheurs ont démontré l’impact de l’inhalation de ces particules sur le fonctionnement du cerveau.
Selon eux, une réaction électrique enregistrée correspond à un stress cortical général. Il s’agit d’un stress oxydant provoqué par le dépôt de particules sur les tissus. Ce type de stress est celui observé dans plusieurs maladies neuro-dégénératives comme les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

La concentration de polluants définie pour cette expérience, correspond à des valeurs réelles (élevées) mesurées dans des embouteillages ou sur des lieux de travail (garage). Il est donc tout à fait concevable que l’exposition chronique d’êtres humains à des valeurs élevées de ces particules (dans des zones urbaines ou spécialement polluées) puisse interférer avec le fonctionnement normal de leurs cerveaux. Cette hypothèse, en toute rigueur scientifique, reste encore bien sûr à vérifier.

Rappelons qu’une voiture sur deux en Europe fonctionne au diesel.
En Belgique ce sont plus de 2’730.960 voitures particulières qui roulent au diesel (sur les 5’048.723 véhicules !). Le nombre de voitures diesel a augmenté de 77% en dix ans et la tendance ne fait que s’accentuer. En 2006, pour chaque immatriculation essence, ce sont trois voitures diesel qui viennent se rajouter au parc !

Pourquoi ? la dieselisation du parc est une manière pour les constructeurs de tenter de respecter les « accords volontaires » par lesquels ils se sont engagés (vis-à-vis de l’Union européenne) à réduire les émissions de CO2 des véhicules neufs (voir précédente nIEWs). Par ailleurs, certains pays dont la Belgique continuent à favoriser le diesel en le proposant à la pompe à un prix inférieur à celui de l’essence. Cette politique rétrograde heurte la logique qui voudrait que le carburant le plus polluant soit le plus taxé.

Pour en savoir plus sur la situation des particules fines en europe: le site santé-environnement.

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