Urbanisation à Wépion – Non à la « littoralisation » des bords de Meuse !

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Allant à l’encontre de l’avis défavorable du fonctionnaire-délégué de la Région wallonne, Bernard Anselme, bourgmestre de Namur, a annoncé l’octroi d’un permis d’urbanisme pour la construction d’un immeuble de cinq étages en bord de Meuse, à Wépion.

Inter-Environnement Wallonie regrette amèrement cette décision et s’inquiète de la « politique » urbanistique qui la sous-tend.

En entérinant le projet d’édification d’un immeuble de cinq étages en bord de Meuse, à Wépion, à l’angle de la chaussée de Dinant et de la rue Dachet, le bourgmestre namurois cautionne ce qui constitue une véritable aberration en terme d’environnement et d’urbanisme.

D’une part, le bâtiment à construire va écraser complètement la villa mosane (connue sous le nom de Villa Vierly) que ses promoteurs prétendent pourtant valoriser en la rénovant… D’autre part et plus globalement, le projet apparaît clairement trop lourd pour la surface et la configuration du terrain concerné :

  • ’imposant gabarit du bâtiment prévu (50 mètres de long, sur la petite rue Dachet, et treize mètres de hauteur !) s’inscrit en rupture totale avec le bâti existant ;
  • l’équilibre entre l’espace bâti et l’espace non bâti, propre aux villas mosanes, est rompu, mettant à mal le caractère urbanistique et paysager du site ;
  • le manque de respiration entre la construction existante et celle à venir condamne tout dialogue entre elles ;
  • si le choix d’une architecture contemporaine dans ce type d’intervention est tout à fait souhaitable, l’ignorance dans laquelle la conception du nouvel immeuble tient la typologie du bâtiment existant (couleur, volumétrie,…) est interpellante.

En fait, il semble bien que ce projet – comme d’autres en gestation ou récemment sortis de terre en bord de Meuse au sud-ouest de Namur – vise avant tout la valorisation financière de la « vue sur Meuse », transformant ainsi lentement mais inexorablement le paysage mosan en Blankenberg-sur-Meuse et (re)niant totalement le caractère paysager qui forge l’identité de Namur. Ce choix « urbanistique » est pour le moins contestable sur le plan éthique : il s’appuie en effet sur une conception totalement vénale de l’espace, conception dont la platitude s’affiche par le heurt des formes qu’elle propose. Le sort réservé aux voisins du nouvel immeuble est, par ailleurs, proprement scandaleux puisque les maisons riveraines du projet seront totalement plongées dans l’ombre !

Nous invitons les Namurois à aller juger sur place et sur pièce – le bâtiment est facilement reconnaissable, situé face aux rochers du Néviau et portant encore l’enseigne du restaurant japonais qui l’occupait précédemment. Chaque citoyen pourra ainsi se faire une idée du type d’arbitrage qui risque de devenir la règle lorsque les intérêts d’un promoteur viendront heurter ceux d’un simple quidam.

Sommes-nous prêts à accepter cela ? Heureusement, il semble bien que non et que les opposants – de plus en plus nombreux – au projet n’aient pas dit leur dernier mot…

Contact :

Sophie Dawance, chargée de mission Aménagement du Territoire IEW :
081.255.264 – 0479.497.656 – s.dawance@iewonline.be