Agir pour un air plus sain : Implication locale, Impact global.

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En Septembre dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé publiait des nouvelles lignes directrices sur la qualité de l’air, plus ambitieuses encore que les précédentes. Selon l’OMS, le respect de ces normes sauveraient dans le monde. Au niveau européen, elles sauveraient plus de 166.000 vies/an. Au niveau de 4 villes wallonnes, le respect de ces valeurs sauverait pas moins de 750 vies/an.

Vous pouvez nous aider à faire en sorte que les futures politiques de mobilité et de qualité de l’air en Wallonie contribuent à atteindre ces nouvelles recommandations. Vous trouverez à la fin de cette nIEWs qui pose le cadre de la problématique, deux appels à volontaires pour des projets en faveur d’un air plus sain. Lisez, participez et partagez !

En septembre dernier, l’Organisation Mondial de la Santé (OMS) a mis à jour ces « Ligne Directrices relatives à la qualité de l’air » publiées en 2006 (version française). Ces dernières contenaient des directives sanitaires s’appliquant aux polluants atmosphériques les plus dangereux pour la santé, à savoir les particules1, le dioxyde d’azote (NO2) et le dioxyde de soufre (SO2).

Depuis leur publication en 2006, la quantité de données factuelles montrant que la pollution atmosphérique a une incidence sur différents aspects de la santé a augmenté. Les données épidémiologiques de ces dernières années montrent clairement les effets néfastes de la pollution atmosphérique sur la santé, à des concentrations encore plus faibles qu’on ne le croyait auparavant. C’est pourquoi, en 2016, l’OMS s’est lancée dans un processus de mise à jour de ces lignes directrices pour mieux intégrer ces nouvelles connaissances scientifiques. Cette nouvelle version a été publiée en septembre 2021.

A la lumière de ces avancées, l’OMS a augmenté l’ambition de ses recommandations :

  1. Elle abaissé les seuils de référence pour les particules (PM2.5 et PM10) et le dioxyde d’azote ; et
  2. Elle a ajouté deux nouvelles métriques : une pour le NO2, en ajoutant une valeur seuil relative à la moyenne journalière et une pour l’ozone (O3), en introduisant la notion de pic saisonnier (voir figure 1).
Figure 1: Source: Organisation Mondiale de la Santé

Quelques chiffres marquant

  • Le respect de ces nouvelles recommandations pourrait sauver des millions de vies dans le monde.
  • En Europe, le « Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal) » estime qu’elles pourraient sauver plus de 166.000 morts/an*,
  • Cela correspond à 140.000 morts évitées en plus que si les villes européennes respectaient les normes de 2005*.

* pour les 1000 villes européennes reprises dans l’ ISG Global ranking of Citities.  

Recommandations OMS et normes EU… le fossé s’agrandit

Avec ces nouvelles recommandations, le fossé entre les normes de qualité de l’air fixées par la directive européenne sur la qualité de l’air (2008) et les seuils recommandés par l’OMS s’agrandit. Par conséquent, les valeurs limites fixées par la législation européenne s’éloignent drastiquement des nouvelles connaissances scientifiques et de leur objectif de protection (de la santé) des citoyens (Tableau 1 & Figure 3).

Les normes européennes sont en cours de révision ; un nouveau texte est prévu pour le 3ème trimestre de 2022. Pour sauver des vies et éviter la survenance de maladies chroniques liées à la pollution atmosphérique, il est essentiel que l’UE revoie ses ambitions à la hausse et propose des standards européens à la hauteur des recommandations de l’OMS.

Tableau 1: Echelle de couleurs allant du rouge au vert avec la valeur la moins ambitieuse en rouge et la plus ambitieuse en vert.
Figure 2: Comparaison des valeurs seuils pour les différents polluants et durée moyenne de mesure. Vert : seuils de référence de l’OMS 2021 ; orange : seuils de référence de l’OMS 2005 et rouge: normes EU 2008.

La Belgique dans le sillon de l’Europe, loin de l’OMS 

Si on regarde les données sur la Belgique publiées par l’Agence Européenne de l’Environnement et le dernier rapport annuel (2019) des réseaux de surveillance de la Qualité de l’Air en Wallonie, la Belgique et la Wallonie sont loin des nouveaux seuils recommandés par l’OMS. Par endroits, les seuils anciennement préconisés par l’OMS sont même dépassés. C’est principalement le cas pour les particules (fines) :

  • Les concentrations moyennes annuelles en PM2.5 et PM10 des stations de Marchienne (Charleroi) et Engis ont toutes deux dépassé les anciennes valeurs guides de l’OMS.
  • Les valeurs de la station de Liège (PM10), Lodelinsart, Charleroi, Mons et Namur (PM2.5), sont aussi légèrement au-dessus.

Plus préoccupant, selon l’Agence Européenne de l’Environnement, plus de 16% de la population urbaine était exposée à des concentrations en PM2.5 plus élevées que les valeurs limites européennes en 2019. Le chiffre s’élève à 10% pour les concentrations en PM10. 

Cependant, il semble qu’il y ait une volonté politique Wallonne d’utiliser ces nouvelles recommandations comme ligne directrice pour façonner la politique du Gouvernement en matière de qualité de l’air.

Le 5 octobre 2021, la Ministre wallonne de l’Environnement, de la Nature, de la Ruralité et du Bien-Etre animal a annoncé qu’elle soutenait massivement l’ambition européenne de faire converger la législation sur la qualité de l’air vers les nouvelles recommandations de l’OMS. Plus que cela, elle affirmait que les valeurs de l’OMS constitueront les balises que la Région wallonne se fixe pour améliorer la protection de la santé de citoyens et des écosystèmes.

Une position qu’IEW accueille et soutient entièrement. Cependant, au vu des performances belges et wallonnes en matière de qualité de l’air, on est en droit de se demander quelles actions vont être mises en place pour atteindre cet engagement. La mise en œuvre du décret wallon du 17 janvier 2019 relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique liée à la circulation des véhicules (décret 2019/200758), apportera certainement des éléments de réponse. Un dossier sur lequel IEW s’est déjà exprimé (Le décret wallon sur l’air a des particules dans l’aile) et que nous continuerons à suivre.

En plus de cela, IEW travaille avec d’autres organismes sur des projets pour renforcer nos connaissances sur la problématiques de la pollution atmosphérique et ses effets sanitaires.

Et NOUS AVONS BESOIN DE VOUS !

Agir pour un air sain : Implication locale, Impact global.

Participez aux deux projets ci-dessous et partagez autour de vous!

  • Tout d’abord, le projet EDIT mené par l’ISSeP qui vise à évaluer l’impact de mesures de mobilité et d’aménagements à la fois sur le trafic et la qualité de l’air, à Namur et à Eupen.

L’objectif du projet EDIT est de fournir un outil d’aide à la décision aux deux villes participantes afin d’améliorer sa mobilité et sa qualité de l’air.

L’ISSeP souhaite installer 80 dispositifs de comptage Telraam à Namur et 40 à Eupen pendant une année chez des citoyens intéressés. Il s’agit donc de recruter 120 volontaires !

Les données récoltées seront utiles pour informer et guider la mise en œuvre prochaine du décret 2019/200758 et de ses arrêtés.

  • Vous habitez Namur ou Eupen et avez envie de contribuer à une meilleure qualité de vie dans votre ville ? Alors, n’hésitez plus et inscrivez-vous AVANT LE 31 JANVIER :
    • Pour Namur : ICI
    • Pour Eupen : ICI
  • Ensuite, le projet de ClientEarth en collaboration avec IEW : ce projet vise à analyser la possibilité de tenir les autorités belges responsables des impacts réels de la pollution atmosphérique sur notre santé.

La pollution de l’air a été associée à plusieurs problèmes de santé graves, notamment l’asthme et une série d’autres maladies respiratoires.

Ces problèmes peuvent nuire gravement à la santé des personnes et même causer la mort, en particulier des enfants, des personnes âgées, des personnes à faible revenu ou issues de minorités ethniques. En Belgique, la pollution atmosphérique a été responsable de près de 8 700 décès prématurés rien qu’en 2018.

Ce n’est pas juste ! Vous pouvez nous aider à agir. Si vous pensez que la pollution de l’air a un impact sur votre santé ou celle de vos proches, n’hésitez pas et venez partager votre histoire.

Nous nous associons donc à ClientEarth pour déterminer comment les personnes dont la santé a été compromise par la pollution atmosphérique peuvent utiliser la loi pour se protéger et protéger les citoyens belges.

Je partage mon histoire.


Aidez-nous à protéger l’environnement,
faites un don !

  1. C’est-à-dire les particules PM2,5 (ayant un diamètre aérodynamique inférieur ou égal à 2,5μm) et PM10 (ayant un diamètre aérodynamique inférieur ou égal à 10μm).