Agir vite ou… disparaître !

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Au-delà des débats croissance/décroissance ou encore capitalisme/anti-post-capitalisme…, qui tournent trop souvent en rond, il convient de revenir à un constat de base : l’humanité consomme trop par rapport à sa capacité de régénération naturelle. Autrement dit : la Terre se dégrade sous l’action humaine. Si l’on souhaite éviter la disparition prochaine de notre espèce (après beaucoup d’autres, faut-il le rappeler), sortir de la surconsommation des ressources naturelles (et particulièrement des ressources fossiles), est incontournable. Deux récents rapports du WWF tombent à pic pour rappeler la chose et éclairer le constat. Il s’agit des rapports : « La Belgique et son empreinte écologique » et « Le rapport Planète Vivante 2010 ».

« La Belgique et son empreinte écologique »

Le premier présente en détail le concept d’empreinte écologique (pour tester la vôtre, cliquez ici), et en montre les principales composantes. Pour rappel, l’empreinte écologique est « un indicateur qui évalue la surface de terre et le volume d’eau biologiquement actifs requis pour produire les ressources renouvelables que la population utilise, et qui inclut l’espace nécessaire pour les infrastructures et la végétation qui absorbe le dioxyde de carbone rejeté (CO2) » (rapport Planète Vivante 2010, p.10). Après une stabilisation dans les années 70, l’empreinte écologique de la Belgique est repartie à la hausse, de façon régulière, depuis le début des années 90[[L’empreinte belge est 2,2 fois supérieure à cette moyenne mondiale. Si l’on regarde les types de surfaces concernées, la Belgique a une empreinte proportionnellement beaucoup plus élevée pour les terrains bâtis (5,1 fois la moyenne mondiale) et les terres cultivées (3,3 fois la moyenne mondiale). Cela s’explique par l’étalement de l’espace bâti en Belgique (superficie moyenne des habitations élevée par habitant et infrastructure routière dense), et par le fait que nous sommes de grands consommateurs de viande (il faut 7 à 10 fois plus de surface agricole pour produire une calorie de viande que pour produire une calorie de céréale).(…) Ll’utilisation des terres cultivées pour l’alimentation animale peut compromettre leur usage pour l’alimentation humaine dans certaines régions du monde. Etant donné que l’empreinte des protéines animales est plus élevée que l’équivalent en protéines végétales (soja, etc.), l’intensification du secteur de l’élevage et l’augmentation de la consommation de viande résultent en une réduction de l’efficience de la production de protéines…]]. Une part importante de cette hausse provient du fait que nous importons beaucoup de biens pour notre consommation. En effet, ces importations, peuvent provenir de pays moins efficaces que la Belgique dans la production écologique, et engendrent des émissions de CO2 dues au transport. Ainsi, malgré une certaine amélioration de notre production (plus verte, émettant moins de carbone par unité de PIB), nous, les Belges, sommes classés 4ème, par le rapport Planète vivante, en termes d’empreinte écologique par habitant!!! Nous sommes devant les Etats-Unis !! Seuls les Emirats Arabes Unis, le Qatar et le Danemark font pire que nous… Il faudrait 4,4 planètes si tout le monde vivait comme le Belge moyen…

Le rapports ne se borne pas à des constats mais formulent aussi des pistes d’amélioration de la situation. La relocalisation de la production en est une. Celle-ci permettrait entre autres de diminuer les GES dues aux transports, de produire plus écologiquement (la Belgique produisant plus « vertement » que certains pays dont elle importe des biens), et de créer des emplois durables.

Le rapport  » Planète Vivante 2010 »

Le rapport Planète vivante examine quant à lui différents scénarios de développement. Le scénario «business as usual» montre que 2 planètes seront nécessaires en 2030 pour satisfaire nos besoins (est-il besoin de rappeler que nous n’en avons qu’une ??) !!. Les autres scénarios envisagés montrent qu’on peut réduire de façon très importante notre empreinte écologique en se concentrant sur 2 secteurs cruciaux : l’énergie et l’alimentation. En ce qui concerne l’énergie, nous pouvons réduire notre empreinte carbone en amélioration l’efficacité énergétique, en augmentant la part de l’électricité (d’origine renouvelable, of course) comme source d’approvisionnement, et en remplaçant les combustibles fossiles par des biocarburants[voir pour une réflexion critique sur les agrocarburants [notre site consacré à cette problématique ]] (on préfère le terme « agrocarburant » et ici, plus précisément, on préfèrerait parler d’énergie issue de la biomasse). En ce qui concerne l’alimentation, nous devons revoir notre modèle : elle devrait être moins carnée, et améliorer la productivité des sols.

Agir maintenant

En conclusion, ces 2 rapports confirment une fois de plus la nécessité et la possibilité de réduire notre empreinte écologique et, particulièrement, notre empreinte carbone. Des outils, des scénarios et des voies de solution sont disponibles, ici, maintenant. Il s’agit de les mettre en ½uvre…