L’Ardenne et le tourisme durable : état des lieux

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Le tourisme durable et l’écotourisme étaient à l’honneur dans le cadre de la troisième édition des Rencontres de l’Ardenne, qui se sont tenues ce 5 novembre 2019 à Malmédy. Compte rendu.

Aux confluents des projets «  Ardenne Attractivity » et « AGRETA », ces rencontres ont pour but de réunir différents types d’acteurs publics et privés autour d’un projet : valoriser la destination « Ardenne » dans le cadre d’un tourisme durable. L’objectif est de développer un marque territoriale, centrée sur les ressources naturelles, et notamment les massifs forestiers, en rassemblant une série d’acteurs de part et d’autre de la frontière belgo-française, le tout avec l’aide de financements européens. Les multiples acteurs de la « lasagne » institutionnelle qui caractérise le secteur touristique sont réunis dans ce cadre : offices de tourisme, fédérations touristiques provinciales, chambres de commerce, intercommunales, communes, parcs naturels, associations, universités, gestionnaires privés de structures touristiques, etc.

Plusieurs présentations faites dans le cadre de cette édition 2019 étaient centrées sur le tourisme durable ou sur certaines de ses dimensions :

  • Une présentation sur le marketing écotouristique (intitulée « Le local c’est génial »), donnée par une consultante en communication et RSE (ex-employée d’Ardennes Etape), qui explique aux acteurs touristiques de tout bord ce qu’est le tourisme durable, ce qu’attendent les clients en la matière et comment communiquer au mieux sur leurs engagements d’environnementaux. La présentation insistait notamment sur la nécessité d’une cohérence au niveau des actions entreprises et sur la différence à faire entre le montage du produit touristique dans une optique de durabilité, ce qu’attend le client et ce qu’il faut communiquer sur le produit. Le client attend surtout une expérience authentique et la communication doit valoriser cette promesse d’expérience.
  • Une présentation sur l’expérience d’un gîte qui s’est engagé dans la démarche Zéro déchet et qui propose à ce titre à ses clients de limiter au maximum les quantités de déchets produits pendant leur séjour (présentation intitulée « Vers le zéro déchet »). La propriétaire de la Grange d’Ychippe, ce gîte rural d’une capacité de 12 personnes, labellisé Clé Verte depuis plusieurs année et lauréate en 2018 de l’appel à initiatives « Ardenne éco-tourisme », peut témoigner d’une riche expérience en matière de gestion environnementale et responsabilité sociétale au niveau de son hébergement. Dans sa présentation, elle explique notamment les difficultés rencontrées pour convaincre les clients d’adhérer à sa démarche et présente des outils permettant de communiquer au mieux pour les inciter à des éco-gestes et éviter, au moins, que leurs actions ne soient contre-productives.
  • Une présentation intitulée « Go Green ! Quelle est la plus-value d’offrir des expériences durables à sa clientèle ? », qui explique aussi ce qu’est le tourisme durable, comment en faire la promotion (en insistant à nouveau sur les notions de cohérence et d’expérience) et qui donne des exemples concrets d’opérateurs touristiques s’étant engagés en la matière (dont la plupart sont labellisé Clé Verte). Cette présentation ne fait pourtant pas référence explicitement au label comme outil d’accompagnement et de promotion des hébergements par rapport à une démarche de durabilité.
  • Enfin, une présentation sur les attentes des voyageurs en milieu forestier, intitulée comme telle, qui présente un « diagnostic et une évaluation de l’attractivité de l’Ardenne transfrontalière liée au tourisme durable et au tourisme vert ».

Toutes ces présentations sont accessibles à partir du site des Rencontres de l’Ardenne.

Si l’on peut se réjouir que tant d’énergie et de moyens soient investis dans la thématique de la durabilité au niveau touristique, on ne peut s’empêcher de constater le décalage entre les moyens investis et la réalité de terrain. Par exemple, sur le plan de la labellisation des structures (qui permet justement d’assurer la cohérence prônée dans le cadre des présentations), une collaboration plus intense serait souhaitable entre ces projets Interreg et le label Clé Verte qui couvre tous les aspects de la durabilité mais a encore de belles progressions à faire en Wallonie. Sur le plan de la mobilité (élément essentiel d’une offre touristique durable en Wallonie), trop peu de circuits touristiques en Wallonie intègrent une dimension mobilité durable.

Une collaboration réelle et sincère entre toutes les parties prenantes est souhaitable et à poursuivre, pour dépasser les bonnes intentions et aboutir à des pratiques plus durables en matière de tourisme endéans les délais requis relatifs aux défis environnementaux et climatiques.