Croissance, sobriété et limites de la planète

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Les limites planétaires sont de mieux en mieux connues et quantifiées. Au point avancé de dégradation actuel, la sobriété s’impose comme voie inévitable si les sociétés humaines souhaitent garder une planète viable. En complément de certaines évolutions technologiques qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (à activité constante), nous ne pouvons faire l’économie d’une limitation des activités les plus polluantes.

Si le rythme actuel de décarbonation de l’économie mondiale (via les améliorations technologiques et les évolutions organisationnelles) est maintenu, une décroissance annuelle de 1,5% du PIB mondial sera nécessaire pour maintenir le réchauffement mondial sous la barre des 2 °C. Même en doublant le rythme de décarbonation de l’économie mondiale, une décroissance annuelle de 6% du PIB mondial serait nécessaire pour maintenir le réchauffement mondial sous la barre des 1,5 °C.

Cette réalité dépasse la question d’une appétence individuelle pour le style de vie monastique et certains discours sympathiques sur la « sobriété heureuse » : elle s’impose à toutes et tous, même à celles et ceux qui apprécient le confort réel procuré par la consommation. Si nous n’acceptons pas de réduire rapidement notre train de vie – en particulier pour la moitié la plus riche de la population mondiale qui est responsable de 90% des émissions – notre planète deviendra largement inhospitalière, voire invivable pour une partie de l’humanité et un nombre croissant d’espèces animales et végétales.

La vidéo ci-dessous développe une analyse quantifiée de ces questions.

Principaux messages :

  • L’idée d’un découplage entre le PIB et les impacts en termes de consommation de ressources ou de pollutions ne résiste pas à une analyse objective. Par ailleurs, même un découplage absolu ne serait pas suffisant pour garder une planète viable.
  • La croissance du PIB ne devrait plus être un objectif politique en soi. Il y a un besoin urgent de définir de nouvelles priorités sociétales qui font sens dans la situation présente.
  • La décroissance du PIB n’est pas un objectif en soi, mais il importe de réaliser que les trajectoires réalistes d’atténuation suffisante du changement climatique d’ici 2050 sont vraisemblablement caractérisées par une stabilisation ou une diminution du PIB mondial. Les évolutions possibles du PIB peuvent être quantifiées en fonction du niveau de réchauffement planétaire maximal visé.
  • La répartition des richesses devient un sujet de plus en plus central, au fur et à mesure que le PIB cesse de croître ou diminue.

Présentation de Noé Lecocq, Inter-Environnement Wallonie, lors du séminaire d’économie environnementale de l’UMons du 14 mai 2020 :

[En anglais] Conference from Noé Lecocq, Inter-Environnement Wallonie, at CAN-Europe Post-Growth workshop, 15 April 2020 :

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