Des villes qui aiment qu’on les reconnaisse « destination durable »

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A l’heure où le ministre wallon du tourisme continue à réfléchir à la façon de concrétiser une démarche de qualité pour le développement du tourisme sur son territoire, plusieurs villes européennes ont pris les devants et se sont inscrites dans des démarches multipartenariales leur permettant d’améliorer la durabilité de leur offre touristique. La particularité de ces démarches consite dans le fait qu’elles impliquent une guidance extérieure sur ce qu’il y a lieu de faire et, dans certains cas, une reconnaissance des efforts réalisés par des acteurs à priori indépendants. Elles ont donc le mérite d’aller au-delà de l’autoproclamation.

Ainsi par exemple, à Bruxelles, le ministre du tourisme, Christos Doulkeridis, finance plusieurs initiatives proposées par la société civile et destinées à favoriser le développement d’un tourisme plus durable. Parmi celles-ci, la mise en ½uvre de l’écolabel international « Clé Verte » (Green Key), destiné aux hébergements touristiques et porté à Bruxelles et en Wallonie par la Fédération Inter-Environnement Wallonie. En outre, « Visit Brussels » (agence de communication et de promotion de l’offre touristique bruxelloise) a rejoint très récemment le «Conseil mondial du tourisme durable », une initiative internationale (Europe, Afrique, Asie, Amérique) qui compte parmi ses membres plusieurs agences des Nations Unies, l’Organisation Mondiale du Tourisme, des ONG, des entreprises, des pouvoirs publics locaux et des organisations s’occupant de certification. Le Conseil propose des critères de tourisme durable ayant fait l’objet d’un large consensus au niveau international. Enfin, Wallonie-Bruxelles Tourisme, l’office de promotion du tourisme de Wallonie et de Bruxelles, a décidé de baser sa stratégie 2012, entre autres, sur une analyse de l’empreinte écologique de ses activités de promotion réalisée en collaboration avec le bureau de conseil Factor-X.

Bruxelles, en tant que destination, n’est pas la seule à se préoccuper des questions du durabilité. Au Etats-Unis, plus de 170 villes auraient déjà adopté les critères du « Conseil mondial du tourisme durable ». Par ailleurs, Barcelone a reçu récemment le label « Biosphere World Class Destination », décernée par l’Institut du Tourisme Responsable, un organisme associé à l’UNESCO, à l’Organisation Mondiale du Tourisme et créé suite à la Conférence mondiale sur le tourisme durable (Lanzarote, 1995). Le label implique entre autres la protection et la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel de la destination. Il s’agit de la première ville au monde à recevoir ce titre.

On ne peut que se réjouir de ce dynamisme et espérer qu’il contaminera les villes et régions qui sont en reste et ne se sont pas encore engagées. Par contre, il convient aussi de rester attentif à plusieurs aspects, parmi lesquels : en quoi les intentions sont-elles traduites en réalisations concrètes sur le long terme, et comment est-ce vérifié ? Est-ce que les critères de reconnaissance de la durabilité des destinations prennent en compte l’un des impacts écologiques potentiellement les plus importants du voyage, à savoir, le transport vers la destination ? Question d’autant plus importante que le transport aérien de type « low-cost » ne cesse de croître, parallèlement au fleurissement des destinations « durables ». A ce titre, l’étude commanditée par Wallonie-Bruxelles tourisme est intéressante car elle évalue l’impact de divers modes de transport. Et en conséquence, une destination peut-elle être « durable » s’il ne s’agit pas d’une destination « de proximité » ? Pour le reste, on laissera au lecteur le soin de se renseigner et de se faire sa propre opinion. Affaire à suivre, donc.

Extrait de nIEWs n°96 (du 15 au 28 septembre),

la Lettre d’information de la Fédération.

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