Économie circulaire et CCATM : pour que ça tourne plus rond !

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Entre les CCATM et l’économie circulaire, il existe plus de proximités qu’on l’imagine. L’économie circulaire dépend de l’attention de chacun pour mettre en place des gestes qui auront des effets à court et long terme. Solutions pour l’économie locale, bonnes résolutions pour devenir une commune exemplaire : cet article fait un premier tour des possibilités d’action. La liste reste ouverte, à vous de la compléter et de nous faire part de vos idées !

L’économie circulaire vise la coopération entre entreprises pour éviter les déperditions de matières et d’énergie. Elle met le doigt sur des travers de notre société, tels que la surconsommation et la production de déchets toujours plus abondants et difficiles à traiter. Loin de se limiter à des normes de production, l’économie circulaire englobe les entreprises qui utilisent les ressources, les emplois de logistique et de mise à disposition de services, mais aussi toutes les décisions politiques et économiques grâce auxquelles le marché de l’économie circulaire évolue constamment vers une plus grand efficacité. En Belgique, elle concerne environ 262000 emplois directs et indirects.

Pour lancer le thème et sourire ensemble d’un sujet très sérieux :

« Et tout le monde s’en fout : les déchets », par l’équipe de philosophes / Youtubeurs français Fabrice de Boni, Axel Lattuada et Marc de Boni.

Débat d’idées sur les initiatives communales 

Votre CCATM peut discuter, lors d’une ou de plusieurs séances ordinaires, de ce qui se fait dans la commune et de ce qui pourrait se faire en matière d’économie circulaire. Parmi les enjeux importants à soulever :

  • La rénovation et l’entretien des bâtiments sont à privilégier plutôt que de construire du neuf, pour diminuer l’empreinte environnementale, l’énergie grise et l’étalement de l’urbanisation.
  • La localisation et l’accessibilité du parc à conteneurs (s’il existe !) et les types de matières qui peuvent y être déposés : qu’est-ce qui pourrait améliorer l’insertion de ce lieu « terminus » dans un cercle plus dynamique de réutilisation ?
  • Les collectes sélectives et les points de dépôt pour les objets : la  commune dispose-t-elle de « bulles » à verre, à vêtements, de boîtes à livres, de « donneries » ? Où se trouvent ces points de collecte ? Sont-ils accessibles à pied ?
  • Le nombre et la localisation de magasins vides : le commerce est à la dérive dans de nombreuses villes et villages. Comment cela se passe-t-il dans la commune ? Qu’est-ce qui fonctionne bien ? Le thème de l’économie circulaire ne pourrait-il pas être une source d’inspiration pour de nouveaux commerces pour occuper les cellules commerciales vides ?
  • L’état des bâtiments communaux et leurs usages : avez-vous l’impression que certains immeubles pourraient être davantage utilisés ?
  • Pour le particulier : existe-t-il des possibilités de se débarrasser de beaux déchets de constructions (surplus, matériaux issus de démontage et de démolition) sans que cela tombe dans le tout-venant ?
  • Possibilité de se procurer des éléments architecturaux : dalles, pavés, tuiles couvre- murs, linteaux, garde-corps en fonte, éléments de menuiserie comme les volets, portes, châssis, par exemple.

Politique locale en matière d’économie circulaire : séance d’information

Votre CCATM peut inviter, lors d’une séance exceptionnelle, l’échevine ou l’échevin ayant en charge l’économie circulaire, pour faire une présentation de sa politique sur le sujet.

Voici quelques thèmes et des idées de questions à lui poser :

  • La commune a-t-elle l’intention de devenir une « Commune Zéro Déchets » ?
  • Quelles sont les entreprises implantées dans la commune qui pratiquent déjà l’économie circulaire ?
  • Les entreprises actives sur le territoire communal sont-elles en contact avec des entreprises extérieures à la commune ?
  • Existe-t-il des demandes d’entreprises n’ayant pas encore trouvé de débouchés pour des matériaux excédentaires ou des déchets ?
  • Existe-t-il des entreprises dans la commune qui sont en demande de matières à recycler ?
  • Les dépôts clandestins et les encombrants : de nombreux objets récupérables.
  • Les particuliers peuvent-ils apporter certains types de déchets à des entreprises ?
  • Les écoles sont-elles en demande de matériaux et objets, par exemple pour leurs activités créatives ?
  • Qu’est-ce que la Plateforme des acteurs de l’économie circulaire ? Qui peut en faire partie ?
  • Existe-t-il des projets collectifs citoyens qui nécessitent des apports logistiques et matériels pour lesquels les particuliers et les entreprises de la commune pourraient apporter leur aide ?
  • La commune va-t-elle établir un inventaire des entreprises de matériaux, en incluant celles qui recyclent les éléments architecturaux récupérés lors de démolitions ?
  • Le recyclage du mobilier urbain, l’utilisation de matériaux durables pour l’aménagement des espaces publics : pourquoi pas demander une clause spécifique de réutilisation dans les appels d’offre ?

Incorporer l’économie circulaire dans l’examen des dossiers 

La CCATM peut réfléchir à la manière d’incorporer la notion d’économie circulaire dans sa vision de l’aménagement du territoire, pour l’appliquer dans son examen des dossiers. d’urbanisme.

La CCATM peut mettre sur pied un groupe de travail « Économie circulaire »  qui suivra cette matière de près tout au long de la mandature.Les personnes qui le composent pourraient composer une grille de lecture « Économie circulaire » pour apporter leur éclairage sur les dossiers de demande de permis.

Visite du territoire communal, à la recherche des bâtiments à rénover

Pour cette visite, quatre axes sont à privilégier :

  1. les immeubles privés en attente de rénovation,
  2. les immeubles publics en manque d’entretien,
  3. les sites à réaménager (SAR),
  4. les rénovations réussies.
  1. Parce qu’elles sont délaissées par les propriétaires, les bâtisses « oubliées » constituent une potentialité intéressante, à mettre en valeur, pour que les candidats rénovateurs s’y intéressent enfin. Il y en a de tous les âges ; parfois, elles sont très récentes. Quelles sont leurs particularités architecturales ?
  2. Il se pourrait que des bâtiments publics soient aussi en piètre état : votre inventaire pourra peut-être servir de coup de pouce à la commune pour qu’elle se décide à leur trouver un nouvel usage et une nouvelle jeunesse.
  3. Existe-t-il des sites à dépolluer et à réaménager sur le territoire communal ? Existe-t-il un projet les concernant ? Les bâtiments vont-ils être conservés et rénovés ?
  4. Et les rénovations réussies, que pouvons-nous en apprendre ? Tombons-nous d’accord sur ce qui est réussi et sur ce qui l’est moins ?

Visite d’entreprises de réutilisation

Les membres de CCATM ont tout à gagner à visiter ensemble ce type d’entreprises pour, à la fois, se familiariser avec tous les procédés qui entrent en jeu, et pour faire connaissance de manière générale avec les contraintes techniques et logistiques des entreprises qui essayent de faire vivre l’économie circulaire : charroi, normes, impact environnemental, déplacements des employés, insertion dans le tissu économique, etc.

En savoir plus :

  • Voir ou revoir l’émission « Questions à la Une » sur les déchets (Auvio) du 18 septembre 2019 qui démontre qu’en matière d’économie circulaire et de déchets, la Belgique est championne pour la collecte, mais pas pour le recyclage ni la réutilisation. Ce reportage de la RTBF parcourt le monde pour comprendre où aboutissent en réalité nos déchets soi-disant « triés ». La mise en pratique du recyclage n’est pas simple et le marketing l’emporte encore sur l’environnement. Sans un effort individuel, collectif et sociétal, l’économie circulaire restera un concept flou, confortablement installé sur de graves injustices environnementales.
  • L’état de la question dans les entités fédérées, « L’emploi circulaire en Belgique – Analyse de référence de l’emploi dans l’économie circulaire en Belgique », vient d’être publié par la Fondation Roi Baudouin avec l’aide de la société de consultance Inoopa et l’asbl néerlandaise Circle Economy : https://www.kbs-frb.be/fr/Activities/Publications/2019/20190919avc
  • Pierre JASSOGNE, « Boucler le cercle », dans « Espace de libertés », n°470, juin 2018, p.61-64. https://www.laicite.be/publication/espace-de-libertes-juin-2018-n-470/
  • « Le Vif/L’Express » n°38 et son supplément « Le Vif – Weekend », du 19 au 25 septembre 2019, spécial économie circulaire et gestes pour la planète, avec un éditorial où Delphine Kindermans, « En vert et contre tout », stigmatise à raison les produits innovants fabriqués à base de denrées agricoles qui auraient normalement dû nourrir les gens. Et, comme elle, on peut néanmoins conclure : « crucial et enthousiasmant : une démarche positive est enclenchée ».
  • Dans la rubrique « Inspire » de « La Libre Belgique », le thème de la récup’ et de la parcimonie vis-à-vis de ressources est à l’honneur. Par exemple, l’article du 3 juin 2019 sur la Récupérathèque de l’ERG (école supérieure d’art à Bruxelles), ouverte aux étudiants et au public extérieur : « L’art de la récup et du troc pour innover », par Lauranne GARITTE. En ligne ici : http://stories.lalibre.be/inspire/numero105/index.html