Education à la citoyenneté par promoteurs commerciaux …

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Le 1er février dernier, les directeurs des écoles secondaires implantées à Verviers recevaient un bien étrange courrier… Le groupe Foruminvest, promoteur d’un projet très controversé de centre commercial impliquant la couverture de la Vesdre au coeur de la cité lainière, leur y propose une intervention dans les classes « afin d’informer de façon objective ces jeunes citoyens sur un projet important pour l’avenir de leur ville »… Que nous vaut cet intérêt soudain pour ce public trop souvent tenu à l’écart des débats publics ? C’est que, d’ici peu, les jeunes de 16 ans et plus seront sans doute amenés à prendre position sur ce projet très polémique. En effet, l’association citoyenne Vesdre Avenir qui milite pour un projet plus respectueux des atouts de Verviers et de ses habitants a annoncé, il y a quelques semaines, sa volonté de susciter une consultation populaire, comme l’association « Les Récollets » l’a fait avant elle à Huy. La loi communale prévoit en effet la possibilité pour des citoyens de solliciter une consultation de la population sur toute question d’intérêt communal [[Certaines matières sont toutefois exclues : questions de personnes, questions relatives aux comptes, au budget,….]] Pour cela, la demande doit être soutenue par un pourcentage minium de la population, 5300 personnes dans le cas de Verviers. «En tant que Verviétois soucieux du développement de votre ville, refusez-vous que l’on construise un bâtiment sur la Vesdre ?», telle est la question à laquelle devront probablement répondre les verviétois. La réponse à une question soumise à consultation populaire doit toujours être oui ou non ce qui oblige évidemment à simplifier très fort les enjeux. éféà la voix de sa population ?
Contrairement aux autres scrutins, la consultation populaire est ouverte à tous les citoyens de 16 ans et plus de la commune, d’où sans doute l’intérêt du promoteur pour les écoles secondaires… Si l’on ne peut bien sûr qu’encourager toute activité scolaire invitant les jeunes à s’intéresser à leur cadre de vie, il nous semble inconvenant de confier cette éducation à la citoyenneté à un promoteur privé… Comment celui-ci peut-il se targuer « d’informer de manière objective » au sujet de son propre projet ? N’est-ce pas là déjà une imposture ? Gageons dès lors qu’aucun directeur n’acceptera la proposition du promoteur sans prendre la précaution d’inviter à la table d’autres intervenants afin d’éveiller l’esprit critique des adultes de demain !

Canopea