Encore du blabla… A quand des résultats ?

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Les conclusions de la Commission Gemix initiée par le Ministre Magnette pour se pencher sur l’avenir énergétique de notre pays ont été présentées ce matin aux acteurs concernés.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW), le Bond Beter Leefmilieu (BBL) et Greenpeace se félicitent du bon sens de la Commission qui fait de l’amélioration de l’efficacité énergétique et in fine la maîtrise de la demande des priorités absolues. Malheureusement, une fois le principe édicté, les pistes de concrétisations font cruellement défaut… Par ailleurs, sans remettre explicitement en cause la sortie du nucléaire, Gemix entrouvre la porte à un report des échéances définies dans la loi de 2003.
Pour IEW, BBL et Greenpeace, en dépit de certains éléments positifs, les conclusions cette Commission ne dépassent guère le stade du blabla redondant et n’offrent pas aux politiques les clés de l’action urgente et ambitieuse que la situation exige.

Après le Ministre Magnette et l’ensemble du gouvernement la semaine dernière, les acteurs de la société civile ont pris aujourd’hui connaissance des conclusions de la Commission Gemix (dont la mission consistait essentiellement en un collationnement et un décryptage des diverses études déjà réalisées ces dernières années).

IEW, le BBL et Greenpeace y ont découvert avec satisfaction la primauté donnée à l’efficacité énergétique et à la maîtrise de la demande. Bien qu’elle relève d’un élémentaire bon sens, cette priorité apparaît très rarement de manière claire dans un rapport officiel. Malheureusement, on ne dépasse pas la déclaration de principe : les pistes à suivre pour une mise en ½uvre concrète et efficace de cette recommandation sont à peine effleurée…

Le mouvement environnemental se réjouit également de voir la Commission pointer du doigt les windfalls profits, ces bénéfices indus perçus par Electrabel en continuant à répercuter dans la facture des consommateurs le coût de centrales nucléaires depuis longtemps amorties. Une pratique que nombre d’associations dénoncent de longue date…
Gemix évoque la récupération de ces windfalls profits. Le mouvement environnemental soutient le principe mais considère toutefois qu’il ne saurait être question que ces sommes servent à combler le déficit budgétaire comme semble l’envisager le Premier ministre. Les montants récupérés devront être intégralement réinjectés dans le secteur énergétique pour d’une part améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier et, d’autre part, financer le développement des énergies renouvelables.

A côté de ces points globalement positifs bien qu’insuffisants, la Commission ouvre une nouvelle fois la boîte de Pandore de la sortie du nucléaire. Trois scénarios sont évoqués, allant du respect strict de la loi votée en 2003 (fermeture des premières centrales en 2015 et des dernières en 2025) à un report de ces échéances pouvant aller jusqu’en 2045 pour l’extinction du dernier réacteur. Bien qu’elle ne remette pas formellement en cause la décision de sortie mais uniquement le timing de celle-ci, la position de la Commission contribue à entretenir l’incertitude alors que seule un agenda volontariste permettra d’assurer la transition vers une production sans atome. C’est d’autant plus regrettable que Gemix considère par ailleurs le nucléaire comme un incitant à « une consommation peu rationnelle de l’énergie »

Pour le mouvement environnemental, cette Xème Commission n’apporte donc pas l’éclairage escompté sur l’avenir énergétique du pays. Si elle aborde des questions essentielles, elle évite d’y apporter des réponses pourtant tout aussi primordiales.
En outre, la lecture des éléments présentés ce jour donne l’impression que la question énergétique se concentre sur l’électricité alors que celle-ci ne représente qu’une faible minorité (1/5ème tout au plus) de notre consommation finale. Il ne faudrait pas que l’enjeu majeur que représente l’après pétrole pour les secteurs de l’industrie et les transports soient occultés et/oublié par ce débat électrique…

IEW, le BBL et Greenpeace demandent donc aux décideurs politiques d’en finir avec les études et Commissions dont le blabla est désormais connu. L’urgence environnementale (et ses corolaires économiques et sociaux) ne peuvent plus s’accommoder de tergiversations. L’heure est à la l’action, aux stratégies claires… et aux résultats !

Canopea