Energie : des normes et des hommes

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Bâtiment basse énergie, passif ou encore à énergie positive, les normes de construction pour les bâtiments neufs et les lourdes rénovations deviennent de plus en plus strictes. L’objectif principal de ce durcissement est, faut-il le rappeler, de diminuer la consommation des habitations privées, des bureaux, etc. En Belgique la consommation énergétique des bâtiments dépasse de 72 % la moyenne européenne. En cause, la vétusté du parc immobilier belge où près de 80% des bâtiments datent d’avant 1981, époque où les considérations écologiques n’existaient pas. Il y a donc du pain sur la planche !

A ces différentes normes de construction correspondent des consommations énergétiques théoriques. Pour une maison passive, la consommation d’énergie doit être inférieure à 15 kWh par mètre carré. Ce chiffre correspond à 1,5 l de mazout de chauffage, soit huit fois moins que dans les nouvelles constructions classiques.
Si la consommation réelle du bâtiment dépend de facteurs techniques tel que le niveau d’isolation ou encore du système de chauffage, elle dépend surtout du comportement et de l’utilisation qui est faite du bâtiment par ses utilisateurs.

Conscient de cette problématique, l’Institut français pour la performance énergétique du bâtiment (IFBEP) a organisé au mois de décembre une matinée de recherche intitulée : Peut-on prévoir les consommations réelles d’énergie des bâtiments? Cet événement a été l’occasion pour des entrepreneurs en construction et des gestionnaires immobiliers de faire un premier retour d’expérience sur la consommation des bâtiments, principalement des immeubles de bureaux.

Dans un premier temps, les consommations réelles sont très loin de celles prévues par les simulations. Ainsi les consommations constatées sont de 2 à 5 fois plus importantes que les celles prévues par les réglementations techniques. La raison principale de cet écart tient dans le fait que les réglementations ne prennent en compte dans le calcul que le chauffage, la climatisation, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage et la consommation électrique des auxiliaires (ventilation, pompes…). Elles ignorent donc l’informatique, l’appareillage électronique (TV, téléphones, serveurs…) ou encore l’électroménager. Or ces usages prennent de plus en plus de place aussi bien dans la vie professionnelle que privée. Ainsi l’ensemble de ces consommations représente près de la moitié des consommations totales des bâtiments.

Cependant, après une période de rodage, les consommations constatées se sont avérées assez proches des consommations théoriques. Il est vrai que dans certains cas l’écart est encore de 15% mais il est principalement dû aux consommations informatiques qui sont encore difficiles à simuler dans les différents modèles existants.
Ce premier retour d’expérience du secteur du bâtiment montre que les réglementations sont efficaces et permettent de diminuer radicalement la consommation. Cependant, c’est une fois l’immeuble mis aux normes que le plus difficile commence : modifier nos comportements. C’est, en effet, la responsabilité de tout un chacun de faire attention à l’usage qu’il fait du bâtiment et parfois ce qui peut sembler anecdotique, est au contraire très important. Ainsi, les observations montrent que le coin café, lieu incontournable en entreprise, représente un des postes de consommation les plus important. Si de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux peuvent nous aider à moins consommer, il est tout aussi important de changer ses habitudes pour être réellement économes en énergie.