Energie: pour produire moins, commençons par consommer moins!

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Avec 5 mois de retard, le Plan d’Action National belge pour les énergies
renouvelables a finalement été transmis à la Commission européenne ce mercredi 1er décembre.
Les organisations environnementales (Inter-Environnement Wallonie, Bond Beter Leefmilieu, Inter-Environnement Bruxelles, Brusselse Raad voor het Leefmilieu, Greenpeace, WWF et Natuurpunt) se montrent très déçues par le contenu de ce plan tant attendu. En effet, celui-ci ne prend pas en compte l’énorme potentiel d’économies d’énergie réalisable en Belgique. Ces économies sont pourtant la clé pour atteindre la part de 13 % d’énergies renouvelables, l’objectif fixé pour 2020.
Et le reste du Plan s’avère tout aussi léger, se bornant à une liste de mesures
existantes dont toute vision d’avenir est absente.

La volonté de mettre tout en oeuvre pour que l’objectif de 13 % soit réalisé en
interne constitue le rare élément positif du Plan… qu’il convient toutefois de
pondérer puisque la porte est laissée entrouverte, lors d’un rapport intermédiaire, de faire appel à des projets de coopération avec d’autres pays européens pour remplir notre objectif. Pour les organisations environnementales, l’option interne est la seule acceptable. Elle permet en effet de bénéficier des avantages d’une réduction des émissions de CO2 mais également de contribuer à la création d’emplois durables et à l’amélioration de la qualité de notre air.

La question se pose pourtant de savoir comment notre pays pourra atteindre cet objectif alors qu’il semble totalement dépourvu d’une vision d’avenir devant
permettre d’assurer un développement maximal de l’énergie renouvelable. Le Plan adopté se résume ainsi pour l’essentiel à un catalogue de mesures existantes. On ne trouve en outre nulle trace d’une stratégie pour mettre en place un réseau électrique intelligent adapté à la production d’énergie renouvelable décentralisée.

Enfin, notre pays compte produire la plus grande partie de son énergie renouvelable à partir de la biomasse or, l’utilisation de biomasse pour la production d’énergie et le transport n’est pas sans poser question. Il est en effet apparu de plus en plus clairement ces dernières années que les cultures à des fins énergétiques génèrent des conséquences néfastes tant environnementales que sociales. Quand toutes ces conséquences sont prises en compte, une réduction réelle des émissions de CO2 est rarement constatée. L’utilisation d’agrocarburants, notamment dans les moteurs à combustion des voitures et des camions, est ainsi particulièrement inefficace.

La Belgique aurait pu se montrer beaucoup plus ambitieuse si l’objectif européen de 20 % d’économies d’énergie d’ici à 2020 était pris au sérieux. Mais il n’en est pas tenu compte dans les projections de consommation énergétique du Plan d’action ; cet énorme potentiel y est tout simplement ignoré. Pourtant, un engagement fort sur ce volet « économies » permettrait aux énergies renouvelables de couvrir une part beaucoup plus importante de nos besoins.

Pour conclure, le mouvement environnemental déplore le manque total de transparence dans la préparation du Plan dont les parties prenantes ont été tenues à l’écart. Il s’agit d’une occasion manquée. Une vision d’avenir pour les énergies renouvelables aurait en effet mérité d’être portée par une assise sociétale solide. Les débats qui ont eu lieu cette année dans la presse autour des mécanismes de soutien aux panneaux solaires, des éoliennes ou encore de la problématique de la biomasse illustrent bien le besoin d’information. Les organisations environnementales demandent donc de pouvoir être impliquées dans la mise en ouvre de ce Plan.

Canopea