Gare de Mons : le prestige au détriment du service…

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Le Gouvernement wallon a confirmé ce jeudi le permis unique pour la destruction-reconstruction de la gare de Mons.
La Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW) regrette profondément cette décision. En effet, alors que les fondamentaux du rail peinent à trouver un financement suffisant, la pertinence d’un tel projet apparaît pour le moins douteuse. IEW réclame que soient examinées les implications budgétaires d’un tel projet et les postes, pourtant prioritaires, qui seront sacrifiés sur l’autel du prestige.

Bien que favorable aux investissements dans le rail, IEW ne peut qu’être perplexe devant un projet dont l’utilité reste à démontrer. Est-il en effet pertinent d’allouer un budget de près de 200 millions d’euros pour la rénovation pharaonique d’une seule gare, fréquentée par seulement 8.500 voyageurs par jour, alors que la SNCB envisage de nouvelles mesures d’économies parmi lesquelles la suppression de 600 trains (dont certains circulant à Mons) ? Comment justifier que les 262 gares et points d’arrêt wallons qui exigent une rénovation profonde et rapide soient sacrifiés sur l’autel du prestige ?

Par ailleurs, le choix de soumettre le permis à la procédure DAR (Décret d’autorisation régionale) apparaît également fort discutable. Ce mécanisme, mis en place en 2009 pour une série de projets liés à « des motifs impérieux d’intérêt général »… parmi lesquels ne figure d’ailleurs pas celui de la gare de Mons, limite en effet considérablement tant le champ d’action en justice des citoyens et associations que le débat démocratique. Alors qu’une pluie de critiques s’est abattue ces dernières années dans les milieux politiques sur la procédure DAR, que des menaces réelles sur sa sécurité juridique planent et que moult recours à son encontre sont pendants devant la Cour constitutionnelle, IEW déplore cette option étrange et déplorable qui fait bien peu de cas de la justice environnementale.

Pour Inter-Environnement Wallonie, les choix budgétaires qui seront établis dans le prochain Plan pluriannuel d’investissement du Groupe SNCB (2013-2025) doivent s’orienter vers les postes les plus pertinents pour répondre aux urgences du rail. Le prestige n’en fait pas partie et la décison de ce jour constitue de ce point de vue un bien mauvais exemple.