Haro sur le diesel ? Voies réalistes pour des villes respirables.

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La Déclaration de politique générale wallonne prévoit que « la Région tendra pour les véhicules particuliers vers une Wallonie sans diesel en 2030 ». Depuis lors, la mesure est abondamment commentée dans la presse et sur les réseaux sociaux. Effet d’annonce ou connaissance partielle des données en matière de pollutions émises par les véhicules automobiles ? Pour Inter-Environnement Wallonie, il est possible d’agir dès à présent pour améliorer la qualité de l’air dans nos villes.

Le diesel a bon dos : il serait soudain devenu le principal responsable de la pollution atmosphérique des villes, celui dont il faut absolument se débarrasser si l’on veut faire preuve de volonté politique en matière de mobilité et de lutte contre la pollution de l’air. Pourtant, toutes les études le démontrent, et tous les constructeurs le savent : en termes de nombre de particules émises, et donc de santé, les moteurs à essence à injection directe modernes sont tout aussi, voire plus nocifs que les moteurs diesel équipés de filtres à particules[[http://www.iewonline.be/spip.php?article4624]].

Au-delà du bannissement strict, il existe des mesures dont on sait avec un degré de certitude beaucoup plus élevé qu’elles permettraient à brève échéance des améliorations significatives en matière de pollution de l’air et de mobilité.

Comme l’ont démontré les Pays-Bas, le levier fiscal, couplé à des critères sanitaires et environnementaux, constitue l’outil le plus efficace pour réorienter les comportements lors de l’achat des véhicules. Cette mesure offre l’opportunité d’apporter un important élément de réponse aux défis majeurs en matière de mobilité, de protection de la santé des citoyens, de l’environnement et d’amélioration de la sécurité routière. IEW se tient à la disposition du gouvernement wallon afin de lui formuler les propositions les plus « efficientes » dans le domaine[Voir par exemple les documents joints à [cet article.
Les 7 recommandations d’IEW : 1. augmenter le montant moyen de la TMC ; 2. baser le calcul de la TMC sur les émissions de CO2 et la puissance mécanique ; 3. adopter des lois d’évolution simples et lisibles ; 4. adopter un seuil minimal pour la TMC ; 5. prévoir une adaptabilité de la TMC aux évolutions techniques ; 6. tendre vers la neutralité technologique ; 7. accroître la dégressivité de la TMC en fonction de l’âge du véhicule.]].

Par ailleurs, le nouveau gouvernement wallon serait bien inspiré en stimulant l’instauration dans les grandes villes de Wallonie de zones « protégées » de l’envahissement des véhicules thermiques. On compte aujourd’hui plus de 220 villes en Europe dans 14 pays qui ont mis sur pied des Low-emission zones : si la Région ne sera pas pionnière en la matière, elle bénéficiera par contre de nombreux retours d’expériences permettant d’être rapidement efficace.

Toutes ces mesures devraient enfin s’accompagner d’un développement parallèle des politiques d’améliorations des conditions d’utilisation des transports en commun et de développement des modes doux. Et, en amont, sur des politiques d’aménagement du territoire qui, d’une part, mettraient fin à l’éparpillement de l’habitat et d’autre part privilégieraient la convivialité des espaces publics.

Christophe Schoune, Secrétaire général de la Fédération Inter-Environnement Wallonie, porte parole : +32 477 68 50 21

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