Il faut enterrer les fossiles !

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Honnêtement il y a de quoi être schizophrène ! Le secteur européen de la chimie exhorte l’Union européenne à exploiter les gaz de schistes alors que la France vient de confirmer l’interdiction de la fracturation hydraulique sur son territoire. Des analystes prédisent une chute importante des cours du pétrole[Une analyse de KBC sortie en septembre 2013 prédit une chute des cours du pétrole. Le prix du baril de Brent devrait tomber sous les 90$. Goldman Sach….]] quand les coûts marginaux de production du secteur pétrolier sont en constante augmentation. Le charbon est pronostiqué[[Etude de Wood McKenzie – 14 octobre 2013 [Info sur Reuters ]] « première source d’énergie mondiale en 2020 » tandis que l’urgence climatique nous oblige à nous tourner vers des énergies moins polluantes…Aurait-on enterré les énergies fossiles un peu vite ? A travers un cycle de trois conférences, IEW propose de se pencher sur quelques faits qui nous nous montrent pourquoi les énergies fossiles sont une voie sans issue.

Partons d’un fait simple et présenté non pas par une bande de khmers verts mais par l’AIE « notre consommation, d’ici à 2050, ne devra pas représenter plus d’un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles[World Energy Outlook 2012- Agence Internationale de l’Energie]]  » afin de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement global maximal d’ici la fin du siècle. L’urgence de répondre au défi climatique impose une diminution de note consommation d’énergie et un changement de notre modèle d’approvisionnement énergétique basé sur les fossiles vers des énergies renouvelables, sûres et durables. Cet impératif présente une série d’opportunités socio-économiques qui pèsent de tout leur poids dans la balance. Car on l’oublie un peu vite, les énergies fossiles, en plus de leurs coûts de développement (R&D, exploration), d’exploitation, de raffinage, d’acheminement, de stockage… [Coûts qui selon plusieurs analyses continueront à être élevés[Voir aussi [analyse du Centre d’Analyse stratégique ]] , ces énergies génèrent d’importants impacts payés par la société. Ces externalités, quoique bien connues, sont souvent occultées et n’interviennent encore que trop peu dans les choix énergétiques, d’investissements financiers ou de soutien à la recherche et au développement.
Si la finitude des ressources fossiles n’est pas à discuter, faut-il pour autant les exploiter jusqu’à la dernière goutte, la dernière molécule, au dernier « crayat[[crayat : en wallon désigne un résidu de charbon brûlé]] » ? Pétrole, gaz, charbon, qu’il s’agisse d’énergies fossiles conventionnelles ou non, les atteintes à la santé, au droit des communautés et à l’environnement sont nombreuses. Une diversité d’impacts présentés par une série d’experts lors des prochaines conférences.

Pétrole : le côté obscur de l’or noir

« Ca fait des années qu’on parle de pic pétrolier, et pourtant on exploite sans cesse de nouvelles réserves… ». L’exploitation de nouveaux gisements pétroliers et les « progrès » technologiques qui permettent aujourd’hui d’extraire les huiles et pétroles de roches mères et les sables bitumineux peuvent donner l’illusion d’un pétrole abondant (et toujours bon marché). Pourtant le pic pétrolier est une réalité physique auquel viennent s’ajouter des paramètres économiques souvent éloignés des préoccupations du citoyens (à quel prix vais-je remplir ma cuve de mazout ou faire le plein d’essence ?). Patrick Brocorens de, l’Association for the Study of Peak Oil & gas ( ASPO.be ), organisation reconnue pour ses analyses sur le sujet du pic pétrolier, nous aidera à décrypter cette notion de pic pétrolier. Belle entrée en matière de cycle de conférences.
Sacrifier des régions relativement épargnées par l’exploitation pétrolière jusqu’à présent, voilà une réalité qui entretient l’illusion d’un pic qu’on pense repoussé sans cesse aux calendes grecques. L’Arctique, le Parc des Virunga en RDC, le Parc Yasuni en Equateur…Au cœur de ces cas concrets, certes lointains, il y a des hommes, des écosystèmes d’une richesse inouïe que trois orateurs présenteront.
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Gaz de schiste : révolution ou mystification ?

C’est LE sujet qui agite le paysage énergétique et économique actuellement. Les gaz de roches mères, plus communément désignés par le terme « gaz de schiste », ont pris leur essor aux Etats-Unis avec les conséquences économiques mais aussi écologiques qu’on connaît (voir cet article et celui-ci). Le Professeur André Picot présentera un bilan toxicologique qui devrait être plus qu’une mise en garde pour l’Union européenne qui peine à adopter une position ferme et commune pour interdire la fracturation hydraulique. Si des Etats membres comme la France ou la Bulgarie ont décrété une interdiction ou un moratoire sur le « fracking », d’autres pays s’engouffrent dans la voie de l’exploitation. Comment les citoyens peuvent-ils faire entendre leur voix et lutter contre la menace d’atteintes importantes à leur environnement et leur santé ? Le réseau No Francking France présentera la situation outre-Quiévrain et fera part des échanges qu’il entretient au sein d’un réseau de citoyens européens qui ne sont pas tous égaux face aux gaz de schiste.

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Charbon : l’illusion d’un bon filon ?

Si chez nous, les images dignes de Germinal appartiennent au passé, le charbon est loin d’avoir disparu du paysage énergétique. Cette ressource fossile est la deuxième source d’énergie primaire utilisée dans le monde (derrière le pétrole), et la première pour la génération d’électricité. Même au sein de l’Union européenne certains pays ont un approvisionnement énergétique encore majoritairement basé sur le charbon. Un ressource trop bon marché qui a pourtant un énorme coût sanitaire. Health Environment Alliance (HEAL) présentera des chiffres édifiants alors que l’OMS vient de reconnaître un lien direct entre qualité de l’air et cancers. Le charbon a-t-il encore de l’avenir ? Malheureusement oui, tant qu’il y a des capitaux pour investir dans son exploitation et dans des techniques destinées à lui donner une image « propre ». Qui sont ces banques qui financent le changement climatique ? C’est ce que Bank Track nous propose de découvrir.

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Chaque conférence réserve un temps d’échanges et de discussion entre le public et les experts présents. Ces conférences associent également la jeune génération puisque les kots-à-projets Kap sur l’Avenir de Louvain-la-Neuve et l’Ekoteam de Namur collaborent à l’organisation. Parce qu’il est important de s’arrêter sur des énergies du passé, malheureusement encore du présent, pour bien préparer l’avenir.

Venez nombreux, la participation est entièrement gratuite !

Gaëlle Warnant

Économie Circulaire