Journée Mondiale contre le cancer : IEW demande une action publique urgente pour lutter contre les cancers environnementaux

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En cette journée mondiale contre le cancer, la fédération Inter-Environnement Wallonie tient à rappeler que de nombreux polluants présents dans notre environnement peuvent également contribuer au développement de cancer et que leur évitement ne peut être garanti que par des mesures de santé publique urgentes.

À côté des facteurs de risque connus, comme le tabagisme, la consommation d’alcool, etc., de plus en plus de preuves indiquent que les modifications de l’environnement peuvent favoriser la survenue de différents types de cancer. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’annuellement au moins 19 % des cancers sont liés à l’environnement. Ce pourcentage élevé n’est en rien étonnant lorsqu’on sait qu’y sont présentes plus de 400 substances identifiées comme cancérigènes sûrs ou probables, certaines pouvant être liées aux cancers du sein, du poumon, de la thyroïde, du testicule, et des cancers chez l’enfant, notamment.

Des mesures individuelles peuvent être prises pour réduire l’exposition à certains de ces polluants environnementaux : éviter d’utiliser des pesticides à la maison, aérer quotidiennement l’air intérieur, etc. Mais pour bon nombre d’entre eux, c’est une responsabilité et une action collective qui permettront de réduire leur présence dans l’environnement, et donc leurs impacts pour la santé. L’action des pouvoirs publics est dès lors et indispensable et urgente pour obtenir des résultats significatifs.

Et pourtant, nous assistons à une procrastination coupable – voir à des retours en arrière – des politiques publiques.

Ainsi, dans le domaine de la pollution de l’air, plusieurs études ont montré une association entre les particules fines et ultrafines et le cancer du poumon. Pourtant, les normes fixées aujourd’hui au transport pour l’émission de particules fines correspondent aux émissions atteintes avec les moins bonnes technologies existantes il y a 10 ans ! Et aucune révision n’est prévue à l’agenda politique.

Le cas des pesticides est aussi interpellant : alors que plusieurs études soulignent l’excès de risque de certains types de cancers chez les agriculteurs en lien avec l’utilisation des pesticides, et que le CIRC vient de classer le glyphosate comme cancérigène probable pour l’homme, nous ne pouvons que constater le manque d’incitants divers oeuvrant aux développement des alternatives aux pesticides auprès de nos agriculteurs.

Enfin, le cas des perturbateurs endocriniens dont la responsabilité dans une série de cancers hormono-dépendants (comme le cancer du sein et de la prostate) est suspectée interpelle également : la Commission Européenne, niant manifestement l’importance d’agir rapidement au bénéfice de la santé publique, s’obstine à réaliser une étude des impacts économiques pour le secteur si l’on devait les interdire.

L’existence de causes environnementales dans l’apparition de cancers est donc aujourd’hui incontestable. Miser sur les changements de comportement individuels s’avère à ce niveau insuffisant. Une action publique concertée et urgente est indispensable. IEW l’appelle des ses vœux.

Contact :

Valérie Xhonneux, chargée de missions « substances chimiques » et « santé environnementale » : v.xhonneux@iew.be, 0472 476 419

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