La face cachée… d’#Investigation

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  • Post category:Agriculture
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Avez-vous regardé l’émission Investigation mercredi dernier sur la face cachée du bio !? Moi, oui… avec grande attention ! Et j’ai plein de choses à écrire… Mais ce sera pour plus tard. Là, j’ai juste envie de mettre en lumière des personnes qui sont brièvement apparues dans le reportage. Vous vous souvenez certainement des images et discours chocs à Alméria, situation qu’il était essentiel de dénoncer. Dommage que la RTBF ait choisi de le faire dans une émission spécifique au bio. Parce que les légumes non bio des étalages de nos grandes surfaces issus de là-bas ne sont pas plus socialement respectables. On peut même supposer que les travailleurs sont exposés à d’autres substances interdites en bio, encore plus dangereuses pour leur santé que les sulfates. Mais passons, pour le moment…

Avez-vous vu ces étudiants de l’UCL qui ont mis en évidence la tomate bio locale et la moindre teneur en PCB des œufs bio ? Et bien, comme dirait Tristan, nous allons vous révéler les coulisses « et vous ne serez pas déçus » !

Ces étudiants sont en dernière année à la faculté des bioingénieurs. Dans le cadre d’un cours intitulé « projet interdisciplinaire d’agronomie », l’équipe professorale leur propose de s’attaquer à une question de société à laquelle ils pourraient être confrontés dans leur futur métier. Cette année, par exemple, les étudiants se sont emparés de l’enjeu de la valorisation potentielle des « 4000 kms de haies » ou encore, de la recherche d’alternatives à l’utilisation du glyphosate en agriculture.

Ces sujets sont proposés par deux académiques de faculté, Yvan Larondelle spécialiste des questions de nutrition et Anne Legrève, phytopathologue. Ils sont associés à deux acteurs de la société civile : le directeur de Wagralim et la chargée de mission ruralité chez IEW. Cette équipe complémentaire permet de proposer aux étudiants des problématiques ancrées dans la réalité de terrain et représentatives de la polyvalence du métier de bioingénieur.

Les étudiants se regroupent par trois issus d’options différentes (agronomie intégrée, agro-alimentaire, protection des plantes, technologie de l’information, etc.) pour s’approprier la question et proposer une solution innovante. Nous avons notamment eu le plaisir durant cette session de goûter un pain issu de l’association de farines de froment-pois, une combinaison cheese and wine originale ou encore un pesto vegan ! Il y en a pour tous les goûts et pour tous les publics avec une compote pour bébé issue des vergers haute-tige wallons (cf. photo).

Lors de la défense orale de leur projet, les étudiants sont invités à réaliser une « Minute média ». Il s’agit d’imaginer une manière de faire la promotion de leur innovation si celle-ci venait à se concrétiser. Ici, les étudiants ont fabriqué un support promotionnel pour leur compote de pomme pour bébé où les enfants pourront se prendre en photo et découvrir grâce à ce panneau didactique tous les bénéfices du produit e.a. pour la biodiversité.

Pour avoir le plaisir de goûter à ces innovations prometteuses, les étudiants travaillent avec leur coach et leur réseau durant un quadrimestre pour construire un protocole scientifique et un business plan qui tiennent la route lors d’une éventuelle mise en œuvre du projet. A l’instar d’un véritable appel à projet, ils doivent planifier leur démarche scientifique, proposer un budget et démontrer le caractère durable de leur proposition.  

Deux groupes d’étudiants ont répondu à la proposition du professeur Larondelle interpellé par l’émission #Investigation, pour se pencher objectivement sur la qualité des tomates et des œufs bio et conventionnels. A l’image de chercheurs, ils se sont engagés consciencieusement dans la construction d’un échantillonnage représentatif de la diversité des modes de production, l’organisation d’un panel de dégustation au CICN et le suivi d’analyses de laboratoire en collaboration avec l’ULiège pour aboutir au résultat que vous avez aperçu dans l’émission.

D’autres projets ont également été sous le feu des projecteurs. L’année passée, un yaourt original a été nominé concours Ecotrophelia. D’autres ont inspiré des projets remis par le Centre wallon de Recherches agronomiques dans le cadre d’appels « Recherche et Développement » de la DGARNE. N’hésitez d’ailleurs pas à nous contacter si certains sujets évoqués ont suscité votre intérêt !

A l’heure où nos étudiants sont en examens un peu partout dans le pays, j’avais envie de les remercier au travers de cette nIEWs pour leur engagement, en particulier cette année vu les circonstances.

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