La taxe Tobin attendra encore!

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Ces jeudi 30/9 et vendredi 1/10, les ministres européens des finances se sont retrouvés autour de la table à l’occasion du Conseil ECOFIN. On espérait que dans le cadre des discussions sur une « contribution financière du secteur bancaire » inscrit au menu des grand argentiers de l’Union, le principe d’une taxe sur les transactions financières – communément appelée taxe Tobin, du nom de l’économiste qui en émit l’idée il y a plusieurs décennies – serait abordé sinon adopté. Malheureusement, il n’en fut rien.

L’idée est simple: il s’agit de taxer de manière infime (de l’ordre de 0.05 à 1 %) la masse de capitaux qui circulent pour la plupart pour des motifs spéculatifs et non économiques. Cette taxe peut également se justifier par le fait que les produits financiers échappent aujourd’hui à la TVA.

Pourtant, cette taxe Tobin est loin de faire l’unanimité. Mise à l’agenda du G20 de juin dernier, elle s’est heurtée à l’opposition de l’Australie, du Canada et des pays asiatiques. De leurs côtés, la Commission européenne et le FMI affichent également leur scepticisme, lui préférant une taxe qui porterait sur les profits ou les bilans des institutions financières.

Soucieux de répondre aux contre-vérités de ceux qui, pour des raisons idéologiques, s’opposent encore cette taxe, le Groupe des Verts/ALE au Parlement européen a présenté la semaine dernière une étude démontrant la faisabilité d’une telle taxe au niveau européen. Cette étude met l’accent sur les bénéfices de cette taxe et démonte les contre-arguments avancés par ses opposants. Selon l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, introduire une telle taxe au niveau européen permettrait de générer jusqu’à 190 milliards d’euros de recettes fiscales tout en réduisant en parallèle la spéculation. «Ces revenus permettraient de réduire les déficits publics et contribueraient aux engagements de l’Europe en matière de développement et de politique de lutte contre le changement climatique».

Il semble malheureusement qu’en dépit des déclarations de principe des dirigeants de plusieurs de ses Etats membres, l’Union ne soit pas encore prête pour instaurer cette mesure à l’intérieur de ses frontières.

Ainsi, les discussions sur « la contribution demandée au secteur bancaire » se sont-elles limitées à définir «une première priorité sera de coordonner les actions nationales et ainsi éviter les doubles taxations»


En savoir plus :

 les conclusions de l’étude

 l’étude dans son intégralité (en)