Le réflexe cruche

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  • Post category:Santé-Environnement
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Etre bardé d’atouts et se dévaluer n’est pas fréquent. Surtout pour une société. L’histoire qui suit est édifiante…

L’eau du robinet présente des atouts incontestables. Gain de CO2, de pollution atmosphérique (particules fines, NOx, etc.), de santé, de temps, d’argent… Ouvrir le robinet au lieu d’acheter des bouteilles permet en effet d’éviter le transport des bouteilles depuis leur usine d’embouteillage vers les centres de distribution, puis les commerces ; et depuis le commerce vers son chez soi. C’est aussi l’occasion de ne pas payer 300 fois plus cher (faites le calcul, vous verrez). Ne pas les acheter c’est aussi ne pas les porter, ces litres-kilos. C’est aussi éviter de s’encombrer avec un stock de bouteilles. La question des emballages est sans appel. Vous connaissez certainement par c½ur la rengaine « le meilleur déchet est celui qui n’existe pas ». Et puis on évite d’avoir à gérer les emballages vides : ni voyage au parc à conteneur (encore un transport !), ni remplissage de sacs bleus. Et finalement, ne pas devoir faire tout cela, c’est se rendre disponible pour autre chose. Enfin, favoriser la consommation de l’eau potable de sa région incite à faire des choix pour préserver les ressources, comme éviter d’utiliser des pesticides par exemple. Bref, les atouts environnementaux et financiers de l’eau du robinet ne manquent pas.

Quand on est une société de production et de distribution d’eau potable, on peut prétendre à une forme de cohérence non feinte avec la protection de l’environnement.

Alors pourquoi Vivaqua se discrédite-t-elle en conditionnant son eau de Modave en berlingots, empaquetés en Allemagne après transport en camion réfrigéré, retour par route (le camion vide d’un côté, les berlingots de l’autre) ?
Pourquoi les organisateurs du colloque de l’association des ingénieurs de l’Université Libre de Bruxelles et de la Faculté Polytechnique de Mons consacré aux « grands problèmes de notre temps » nous présentent-il ces berlingots en lieu et place de l’eau fraîche qui coule à tous les robinets de la ville de Mons ?
Mais pour la sensibilisation, pardi!!. Les gens ne veulent pas boire l’eau du robinet, alors on l’emballe. Bravo pour la lisibilité environnementale de la mesure! Mais, l’environnement est le cadet de nos soucis, force est de le constater.

Le réflexe cruche : double sens pour un message. Présenter des cruches d’eau du robinet doit devenir le standard de toute réunion.