Les nouveaux contrats de gestion de la SNCB : les enjeux de la mobilité entre les lignes.

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Chaque jour, notre environnement immédiat nous rappelle qu’il est urgent de modifier et maîtriser nos modes de consommation, notamment en termes de transport…Inter-Environnement Wallonie s’inquiète des nouvelles orientations des contrats de gestion de la SNCB. Ils passent, ce vendredi, au gouvernement.
Entre les lignes qui sillonnent notre territoire, il est, aujourd’hui, nécessaire de croire et d’investir dans ce mode de transport sûr, performant et peu polluant !

Rétroactes ou la règle de trois

Janvier 2005 : la SNCB se scinde en trois sociétés : SNCB, Infrabel et la SNCB-holding Du contrat de gestion initial, on passe donc à … trois contrats ayant respectivement pour objet : le transport national de voyageurs, la gestion des infrastructures, la sécurité et l’accueil des voyageurs. Par définition, un contrat de gestion définit les règles et pose les conditions et les modalités d’exécution des missions d’une entreprise publique. Il fixe un cadre et des objectifs à atteindre en échange d’une dotation fournie par l’Etat.

Vision globale de mobilité durable ?

Inter-Environnement Wallonie ne perçoit dans son analyse aucune logique globale de mobilité durable, où le rail serait présenté comme un mode de transport d’avenir. Les contrats de gestion se contentent de considérations budgétaires sur fond d’objectifs de rentabilité. A titre d’exemple, le devenir des petites lignes et des petites gares : les investissements dans ces infrastructures seront poursuivis uniquement si leur rentabilité est démontrée. Autre point noir, la politique tarifaire visant la gratuité pour les trajets domicile-travail nous semble illusoire puisque les fonds investis par l’Etat pour équilibrer cette apparente gratuité ne seront plus investis, par exemple, dans l’amélioration de la qualité du service public indispensable pour attirer de nouveaux utilisateurs du rail. Par ailleurs, la politique de stationnement aux abords des gares qui, de bonne foi, souhaite assurer disponibilité et gratuité a omis d’évaluer son impact important sur la mobilité locale et la qualité de vie des quartiers jouxtant les gares. Dernier exemple significatif : les contrats mentionnent la possibilité de supprimer certaines lignes ferroviaires et d’opter pour une navette bus permanente. Ceci nous semble irresponsable vis-à-vis des générations futures tant au niveau économique, social, qu’environnemental !

Du nouveau pour l’utilisateur ?

Non. Rien de neuf. Pire : l’objectif poursuivi en matière de qualité dans l’offre de train est inférieur à l’offre actuelle. Et pour attirer de nouveaux usagers ? Rien de bien ambitieux, car une fois encore les contrats de gestion pèchent par omission. Qualité des correspondances, confort (places assises), présence d’une gare à proximité… ? Que nenni.Juste cette phrase, tel un refrain : « dans la limite des budgets disponibles… ».

Mais que manque-t-il ?

Une volonté politique prononcée d’instituer le rail en « moteur » incontournable de la mobilité de demain, en lui donnant les moyens pour le faire, et ce, dans un système intégré de transport durable. Investir dans le maintien et l’extension de notre réseau, dans l’achat de matériel roulant modulable, accessible et performant et développer une offre de train répondant réellement aux besoins de la population est aujourd’hui plus que nécessaire. Inter-Environnement Wallonie confirme que certains éléments présents dans les contrats de gestion sont sous-évalués et mériteraient d’être véritablement soutenus tels que l’inter-modalité (train+vélo, +bus, +marche), le transport transfrontalier, des systèmes d’exploitation plus flexibles comme les trains légers… sans négliger le rôle fondamental des cheminots !

Suivi du dossier :
Véronique Paternostre – Chargée de mission « mobilité »
Tel : 081-255.256
v.paternostre@iewonline.be