« Les sacs jetables sont durables!»

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C’est, grosso-modo, le message de la fédération belge des plastiques. Message que nous ne partageons pas, loin s’en faut!

Depuis six mois, suite au film d’Al Gore sur le réchauffement climatique, à cet hiver incroyablement doux et aux pactes écologiques de Nicolas Hulot et des associations belges francophones, plus aucun politique n’ose contester l’urgence de prendre des mesures pour réduire notre consommation de ressources naturelles et énergétiques. Le monde industriel, de son côté, rappelle à qui veut l’entendre qu’il souscrit pleinement aux objectifs des autorités visant à favoriser une utilisation durable des produits.

Cependant, certaines entreprises continuent à faire la sourde oreille et font tout pour reculer l’inéluctable changement. C’est le cas des producteurs de sacs plastiques. Le bilan qu’ils nous présentent semble pourtant positif: en 2 ans, sur base volontaire, une diminution de 40% de l’utilisation des sacs de caisse jetables. OK, mais en France, le même résultat fut atteint en quelques semaines seulement suite à une interdiction de la distribution gratuite des sacs en grandes surfaces. Et le client de s’adapter rapidement à cette évolution. Cette mesure a été prise il y a plusieurs années et aujourd’hui, le sac jetable semble n’avoir jamais existé. Notre mode de vie moderne peut donc se passer de cet artifice. Au rayon des alternatives: le sac réutilisable qui dure plusieurs mois, voire, pour les propriétaires soigneux, de nombreuses années. Et pourquoi pas le bon vieux et presqu’inusable panier en osier?

Bien sûr, le sac jetable n’est que le sommet visible de l’iceberg des produits à usage unique. Et, ne soyons pas naïfs: il n’existe pas de produit miracle sur le marché. Quelque soit l’objet, même réutilisable, il sera tout au long de son cycle de vie une source potentielle de nuisances pour la santé et l’environnement. De la conception virtuelle à l’élimination finale, tout produit a un impact environnemental qui variera selon sa composition, sa durée de vie, la « distance » qu’il parcourra depuis l’extraction de ses matières premières (minerais…) vers les centres de transformation et production, le distributeur, le consommateur puis vers le centre de tri-recyclage, … Conscient de cela, comment minimiser les nuisances ?

Dans l’attente de normes belges plus strictes sur les produits vendus, chacun peut apprendre à sélectionner des achats durables selon l’échelle hiérarchique suivante:

1) privilégier la prévention : ai-je vraiment besoin d’acheter ce produit? N’y aurait il pas une alternative au niveau de services? De produits partagés ?

2) la réutilisation : quel est le produit le plus résistant, facilement réparable, consigné, … ?

3) si j’achète quelque chose à usage unique, alors est-ce réellement recyclable? Cette nuance est de taille: beaucoup de plastiques sont en théorie recyclables mais finissent dans les incinérateurs… Mais cela fera l’objet d’un prochain n-IEW-s. A suivre donc !