Niveau record de pesticides dans les fruits et légumes européens

Selon un rapport officiel de la Commission européenne à paraître avant fin octobre et dont PAN (Pesticides Action Network) a eu connaissance en avant-première, près de la moitié des fruits, légumes et céréales vendus actuellement au sein de l’Union européenne sont contaminés par les pesticides. Ce rapport atteste d’une augmentation conséquente du pourcentage de produits touchés mais aussi des niveaux de contamination par rapport aux niveaux observés il y a 5 ans.
La Belgique n’échappe pas à cette évolution d’autant plus inquiétante que cinq des pesticides le plus souvent détectés sont classés comme cancérigènes, mutagènes ou perturbateurs du système hormonal.

D’après le draft du rapport que PAN Europe a pu consulter:

 49 % des fruits, légumes et céréales vendu au sein de l’Union (52% en Belgique) contiennent des pesticides. C’est le plus haut niveau de contamination enregistré au niveau européen et représente une augmentation de près de 20% sur les 5 dernières années ;

 4,7% des fruits, légumes et céréales (8,6% en Belgique) contiennent des concentrations en pesticides au-delà des limites maximales légales ;

 354 pesticides différents – le plus haut total jamais enregistré – ont été détectés ;

 23 de ces substances ont été relevées à des niveaux suffisamment hauts pour représenter un risque aigu pour la santé publique selon les calculs de risque européens ;

 près de 10% des échantillons contiennent 4 résidus de pesticides différents ou plus ;

 5 des pesticides les plus fréquemment trouvés sont classifiés comme cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction ou perturbateurs du système hormonal ;

 pour la première fois, l’imidaclopride – banni en France du fait des risques qu’il représente pour les abeilles – a été listé parmi les pesticides les plus communément détectés ;

 les produits les plus affectés sont les raisins (71% contaminés), les bananes (56% contaminés) et les poivres (46% contaminés).

Hasard du calendrier, la publication officielle de ce rapport aura lieu quelques jours avant les débats prévus au Parlement européen (les 3 et 4 novembre) sur le nouveau paquet législatif relatif aux pesticides.

Malgré les évidences d’une contamination généralisée, les efforts pour réduire l’exposition aux pesticides dangereux via l’alimentation sont fortement contestés par l’industrie phytosanitaire.

PAN Europe et la Fédération Inter-Environnement Wallonie appellent donc les parlementaires européens à résister aux pressions des lobbies et à approuver la proposition visant à interdire les substances les plus dangereuses et assurer ainsi leur disparition de la chaîne alimentaire.