Accord énergie : « Nous risquons de payer trois fois »

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Réaction des organisations environnementales à l’accord sur l’énergie du gouvernement fédéral

Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a présenté un paquet énergétique de mesures. Inter-Environnement Wallonie, Greenpeace et Bond Beter Leefmilieu réagissent : « C’est une occasion manquée de réécrire notre avenir énergétique. Nous avons besoin de toute urgence d’un nouveau pacte énergétique national. »

Que ce gouvernement veuille rester dépendant de l’énergie nucléaire en temps de guerre et de risque nucléaire accru1 est inacceptable, déclare Jan Vande Putte de Greenpeace : « Même en temps de paix, les centrales nucléaires présentent un risque important avec des conséquences incalculables, surtout dans des zones densément peuplées comme la Belgique. En outre, une éventuelle prolongation ne réduira pas les prix élevés de l’énergie, n’améliorera pas la sécurité d’approvisionnement et ne réduira guère la consommation de gaz. Nous continuerons à nous opposer à un nouveau report de la sortie du nucléaire. »

La route vers la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 est encore longue et incertaine
Il y a les obstacles juridiques et techniques et bien sûr, les négociations avec Engie qui, étant donné le contexte, ne peuvent qu’amener à un mauvais accord pour le contribuable2. Jan Vande Putte : « Prolonger deux réacteurs nucléaires tout en subventionnant en même temps de nouvelles centrales à gaz serait un désastre pour le climat, la sécurité et notre facture. Nous risquons de payer à trois niveaux : les subventions aux combustibles fossiles; les prix garantis qui seront sans doute offerts à Engie; et la gestion de déchets nucléaires supplémentaires dont la facture pourrait bien revenir à la collectivité. Le prix de l’électricité par contre est fixé principalement à l’étranger et une prolongation ne le diminuera qu’à la marge ».3

Vers un Pacte national pour l’énergie ? Il est temps de prendre cette crise au sérieux

Les organisations environnementales regrettent la faiblesse des autres mesures proposées. Les autorités semblent incapables de s’attaquer à des mesures structurelles. Pour Arnaud Collignon, chargé de mission énergie chez IEW : “Il y a une série de tabous qui doivent tomber pour véritablement entamer la transition énergétique. Comment peut-on prétendre vouloir réduire notre dépendance au pétrole russe et maintenir un régime fiscal si avantageux sur les voitures de société ou les cartes carburant ? Il y a un changement de paradigme qui doit se faire et qu’on ne voit pas poindre dans les propositions avancées aujourd’hui.”

Ce “paquet” ne répond pas à l’ampleur des défis géopolitiques, sociaux et environnementaux, réagit Jan Vande Putte : « Pour sortir plus forts de cette crise et s’affranchir enfin du pétrole et du gaz, nous n’avons besoin de rien de moins qu’un nouveau pacte énergétique national entre les gouvernements fédéral et régionaux qui mette notre pays sur la voie d’un système énergétique solide, social et durable. Pour cela, nous pouvons nous inspirer de l’Allemagne qui, quelques jours seulement après l’invasion russe, a présenté un plan clair pour investir massivement dans le déploiement des énergies renouvelables. »

Dans l’attente d’un pacte énergétique national, nous devons dès aujourd’hui réduire notre consommation de carburants fossiles. Ces derniers jours, diverses propositions ont été lancées, notamment par l’Agence internationale de l’énergie qui ont un effet immédiat et sont également financièrement avantageuses.
En voici le top 5 :

Contact: 

Service presse Greenpeace: 0496 26 31 91 – bpress@greenpeace.org 

Arnaud Collignon, chargé de mission Energie, IEW : 0477/700456 – a.collignon@iew.be

  1. /risque-nucleaire-nous-ne-pouvons-pas-fermer-les-yeux/
  2. https://www.greenpeace.org/belgium/fr/blog/24136/notre-systeme-denergie-a-besoin-des-aujourdhui-de-flexibilite-et-defficacite/
  3. https://www.greenpeace.org/belgium/fr/blog/26436/linvasion-russe-montre-la-necessite-de-sortir-du-nucleaire-et-du-gaz/