Petit poisson ne deviendra jamais grand

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« Forte érosion générale de la biodiversité des poissons causée par les activités humaines. » Ceci est un des titres du rapport établi en 2006 par le professeur Philippart (ULg) dans le cadre de l’étude de l’état de l’environnement wallon. Aïe, on se doutait qu’il ne faisait pas bon vivre dans toutes les rivières wallonnes, voilà qui confirme nos impressions.

« Les pressions et interventions humaines qui affectent le plus les poissons sont essentiellement de 3 types :

 l’altération de la qualité des eaux de surface par différents types de pollutions ;

 la destruction et/ou l’altération des habitats (de libre circulation, de reproduction, de vie des jeunes, d’alimentation et de refuge) des poissons par des travaux et aménagements hydrauliques ;

 plus marginalement, certaines formes de repeuplements halieutiques et les introductions incontrôlées de poissons non indigènes. »

« Sur base des critères de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le bilan de la situation est un grave appauvrissement de l’ichtyofaune wallonne puisque seulement 38% des 44 espèces ne connaissent pas de problèmes majeurs. Parmi les 62% d’espèces à problèmes, on trouve 7 espèces éteintes régionalement dont essentiellement les grands migrateurs anadromes[[Poissons qui remontent de la mer vers les cours d’eau pour y pondre, comme le Saumon.]] , 4 espèces rares en situation critique, 1 espèce menacée d’extinction et 11 espèces vulnérables. L’état de conservation des poissons est extrêmement contrasté entre le bassin de l’Escaut, très dégradé par la pollution et les aménagements hydrauliques, et les bassins de la Meuse, du Rhin et de l’Oise, dans l’ensemble beaucoup mieux préservés. »

La plupart des espèces éteintes en Région wallonne sont des poissons migrateurs. Les barrages et écluses sont fatals à leur reproduction s’ils ne sont pas équipés de passes à poissons fonctionnelles. Cette fonctionnalité fait encore défaut sur certains ouvrages de la Meuse, comme l’illustre la carte ci-dessous.
Deux projets importants vont voir le jour sous peu, liés à la volonté d’ouvrir la voie d’eau à des bateaux de tonnage plus important (jusqu’à 9000 T). La construction d’une quatrième écluse à Lanaye démarrera prochainement. Ce projet veut être un projet pilote au sens où il a fait l’objet d’une approche intégrée et coordonnée des études de génie civil, de sécurité, d’environnement, d’hydraulique et d’économie. La construction d’une écluse à Ivoz-Ramet est à l’étude. La réunion de consultation préalable du public aura lieu ce 31 mars 2008 à 19h dans le réfectoire de l’école de Ramet (8, chaussée de Ramioul) à Flémalle. De quelle manière l’expérience du projet de Lanaye sera-t-elle mise à profit pour le projet de Ivoz-Ramet ? Si la question vous intéresse, ce type de réunion est le lieu idéal pour compléter votre informer et faire part de vos observations. Allez-y !

passes à poissons
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